Ces instruments qui valent des millions…
Sur le parvis Saint-Michel se succèdent des instrumentistes d’élite, mais aussi des instruments qui valent des millions. Nous avons parlé hier – dans ces colonnes – du violon Stradivarius de Madame Récamier qui se trouvait entre les mains de la violoniste Sayaka Shoji, prêté par la firme chimique japonaise Ueno Fine Chemicals Industry qui en est l’actuelle propriétaire. Seules les grandes banques ou les grands groupes financiers peuvent acquérir ces instruments dont le prix dépasse le million d’euros. (Maximum actuel pour un Stradivarius : 11 millions d’euros). Jeudi dernier, le violoncelliste Daniel Müller-Schott joua sur un instrument datant de 1727, fabriqué par le luthier italien Matteo Goffriler. Il n’y a pas mieux en matière de violoncelle. Cet instrument, qui est un trésor de musée, est passé, au milieu du XXe. Siècle, entre les mains du légendaire violoncelliste américain Piatigorsky. La violoniste entendue samedi dernier, Viktoria Mulova, jouait, elle, sur un Stradivarius de 1723 – un instrument « historique » dont elle cache secrètement le prix. Stradivarius est le plus célèbre luthier de l’histoire. Il vivait en Italie, à Crémone, au XVIIIe. Mage autant qu’artisan, il entourait de mystère la taille de ses bois et la fabrication de ses vernis. On entendra un autre de ses instruments, mercredi prochain, sous l’archet d’Isabelle Faust. Ce violon datant de 1704 est surnommé « Stradivarius – Belle au Bois dormant » car il a dormi pendant un siècle dans un coffre de banque où l’avait enfermé son propriétaire qui le considérait simplement comme un placement financier ! En 1990, la banque du Bade-Wurtemberg en Allemagne l’a racheté et prêté à Isabelle Faust. Tous les solistes ne disposent pas d’instruments « historiques ». Mercredi dernier, le violoncelliste Alexander Chauchian joua au Musée Cocteau sur un violoncelle sorti… deux jours plus tôt de l’atelier du luthier de Lucca Fabio Piacentini. C’était le premier concert de cet instrument. Il sonna remarquablement…