Monaco-Matin

Villefranc­he : le marché d’Amélie au régime sec

- JEAN-MICHEL POUPART

Cinquante », « moins cinquante», en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, le nombre parcourt les étals des forains du marché d’Amélie, nouveau nom de l’ancien marché des croisiéris­tes sur la place Amélie-Pollonais, en cette journée de forte chaleur. «Il y a moitié moins de croisières que l’an dernier et lorsque les gens descendent du bateau, le chiffre d’affaires est aussi en baisse de 50%» , commente Pierre Masson, vite rejoint par l’ensemble de ses collègues. Le marché ne fonctionne que les jours de croisière.

Les croisiéris­tes font défaut

Valérie Licata est la plus ancienne et le cru 2018 « restera comme le moins bon depuis une dizaine d’années ». Pour expliquer ces résultats, les forains invoquent la canicule : « Quand il y a de grosses chaleurs, les gens préfèrent rester sur le bateau » ; la diminution de nombre de forains : « Nous étions dix-sept, nous ne sommes plus que douze, les gens nous demandent où est le reste du marché » ; la restructur­ation de la place : « Qui est, certes, magnifique, mais ce côté minéral multiplie l’effet de la chaleur ». Au palmarès des meilleurs clients, Emilie Zebiche place en tête les Américains, « acheteurs, enjoués, heureux d’être là », complète Pierre Masson. Les pires ? La réponse est, là aussi, unanime : «Cesontles Espagnols, toujours à discuter le prix pour ne finalement rien acheter. On en a tous les samedis et c’est vraiment la pire journée ». « Le soir, au retour, on voit les gens qui reviennent d’excursion averc des sacs de Nice ou de Monaco. C’est dommage que Villefranc­he – pas seulement nous, mais aussi les commerçant­s – ne profitent pas plus de cette manne touristiqu­e », poursuit Valérie Licata. Alors, chacun essaie de tirer son épingle du jeu. « Je joue sur la réputation de Grasse, capitale mondiale du parfum pour vendre mes produits, ça fait toujours son effet ». « Je parle plusieurs langues et essaie de faire des blagues même si avec les Allemands, c’est un peu plus dur ». Tous attendent avec impatience le mois de septembre. « Il fera moins chaud et on a une autre clientèle ». « De toutes les manières, c’est en fin de saison qu’ »on fait le bilan final » tempère l’un d’entre eux.

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(Photo J.-M. P.) Les forains annoncent une perte de  % de leur chiffre d’affaires le jour des croisières.

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