Monaco-Matin

Fait-on face à une invasion de tigre du platane?

La présence de ces insectes n’est pas nouvelle, pourtant elle interroge les habitants de la Nice, Cagnes-sur-Mer Vence Métropole. On fait le point à et avec une spécialist­e

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr

C’est la bête noire des restaurate­urs. Pourtant, le tigre du platane n’est pas féroce pour un sou. Cet insecte hémiptère, originaire des ÉtatsUnis, est une sorte de punaise blanche qui se nourrit de sève, en piquant les feuilles qui se décolorent et finissent par tomber. Un tout petit nuisible de 3 mm de long – pour les adultes – dont la présence pose quelques questions en Métropole. Dimanche, sur son balcon, boulevard Delfino, à Nice, notre photograph­e Jean-François Ottonello a subi une véritable invasion : « Il y en avait partout sur le sol et les murs. J’en avais même dans les cheveux ! » Et quelle prise de tête pour les déloger. « J’ai passé une heure sur Internet à chercher un moyen de les faire partir. Je les ai aspergés de savon noir mais ils sont vite revenus et se sont amassés sur le coin du mur » (voir photo).

« Pas de troubles majeurs sur la santé »

À Nice, on compte 1912 platanes. Mais aucun n’est traité contre ces petites bêtes. « Il n’est pas obligatoir­e de mettre en place des procédures de lutte contre le tigre du platane car il n’est pas vecteur de problème parasitair­e ou cryptogami­que sur les végétaux et ne génère pas de troubles majeurs sur la santé des personnes. » D’autant que cette espèce ne fait escale en Europe qu’à la belle saison. Dès le printemps jusqu’à la fin du mois d’août. La Ville de Nice poursuit : « [nous avons] suspendu pour 2017 les opérations de traitement­s concernant le tigre du platane. Une décision en lien direct avec l’engagement “Zéro-Phyto”. Cette décision permet de quantifier et d’évaluer les dynamiques naturelles des prédateurs de cet insecte lors d’une année sans interventi­on de régulation. Tout signalemen­t est consigné et suivi par la direction des espaces verts. »

Des traitement­s bio

Signataire­s du « Zéro pesticide », les municipali­tés de Cagnes-sur-Mer et Vence ont misé sur un traitement biologique jugé efficace. Elles utilisent des nématodes depuis 2013. Des vers microbiolo­giques qui attaquent aussi bien les tigres du platane que les charançons rouges des palmiers. À Cagnes, le traitement se fait en deux temps. D’abord, en préventif dès février-mars, sur les écorces, lieu de reproducti­on de ces insectes. Puis en avril, mai et juillet, les équipes pulvérisen­t de l’eau contenant ces vers microscopi­ques sur les arbres. À Vence, « le traitement est fait par confort pour les restaurate­urs ayant des terrasses », admet la Ville. Il est réalisé deux fois par an, en mars et juin.

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(Photo J.F. Ottonello) À Vence, « le traitement est fait par confort pour les restaurate­urs ayant des terrasses », admet la Ville.
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(Photo archives) Traitement des  platanes de Vence au mois de juin.

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