Le phénomène de Pretto
C’est par la scène que tout a commencé et c’est bien sur scène qu’Eddy de Pretto compte continuer. Il s’y sent à sa place. Il a fallu la dompter, la prendre à bras-le-corps pour arriver à diffuser les textes de son premier album au plus grand nombre. Dans Cure, il se livre sans tabou. Le public s’identifie et le succès est unanime. Avant l’une de ses dernières prestations dans la région, on a découvert un jeune homme de 25 ans simple et modeste. Un deuxième album ? Il y pense déjà. En attendant, le phénomène scénique affichait complet le 19 juillet dernier au mas des Escaravatiers à Pugetsur-Argens, et sera le 23 août au Festival Crossover, à Nice.
Expliquez-nous comment est né votre premier album Cure.
Depuis que je suis petit, j’ai une envie instinctive de scène et de lumière. Je créais déjà cette atmosphère dans mon salon avec une télécommande et un halogène. Je faisais le spectacle à ma mère et c’était l’endroit où je me sentais le mieux. Vers l’âge de - ans, elle m’a inscrit à des cours de théâtre et de chant. J’ai évolué dans cet univers. Avec des amis, nous avons monté un groupe. Notre objectif était de faire de la scène dans des clubs. Je chantais des reprises et les premières compositions de mes potes. Moi, j’avais surtout envie de chanter. Le public grandissait grâce au bouche à oreille jusqu’au février , l’une de mes plus grandes dates, que j’ai organisé seul, aux Trois Baudets à Paris. La salle était complète. Les professionnels ont été intrigués. Ils se sont dits : “Qui est ce mec qui remplit des salles alors qu’il n’est personne?” Le lendemain, j’ai eu plein de demandes de rendezvous pour des rencontres et des signatures. Ensuite, tout s’est enchaîné.
Vos textes sont remarquables par leur sincérité. La clé du succès ?
Je ne sais pas. Je dois peut-être ce succès à la conjoncture. Le contexte actuel fait que mon propos parle aux gens. J’aurais sorti mes morceaux dans les années , je ne pense pas que ça aurait été aussi bien reçu… Dans deux ans, mes nouvelles chansons parleront-elles autant aux autres? Mes textes sont très personnels. C’est cru, mais c’est ma façon de m’exprimer. J’aime allier les jolies tournures, le beau sens avec quelque chose de tenace.
En mettant la barre si haut, la suite ne vous fait-elle pas peur ?
Forcément, nous ne pouvons jamais savoir comment le public va percevoir notre travail. Tu y peux quelque chose, d’une certaine manière, en donnant toute ton exigence, ta finesse et ta précision, mais c’est toujours incertain. Dans
Cure, il y a des chansons qui datent de quatre à cinq ans. Elles ont eu le temps d’évoluer. Désormais, je vais tenter de faire la même chose dans un temps beaucoup plus court.
Vous avez confié qu’écrire était quelque chose de douloureux…
De moins en moins, forcément maintenant je m’adapte à l’exercice. De plus en plus, je prends plaisir à le faire. À la base ce qui me plaît c’est le show, danser, bouger, attraper les gens. L’écriture est quelque chose de plus introspectif, de plus douloureux. Tu es seul. Moi qui ai peur du vide et de la solitude, je n’avais pas envie d’être dans cette situation. À Nice. Jeudi 23 août, à 18 h 30. Théâtre de Verdure. Tarif : 25€. Rens. www.festival-crossover.com