Une adresse unique pour récupérer ses biens perdus
Sans grande surprise, le service des objets trouvés – situé à l’accueil de la mairie – reçoit davantage de papiers, clés, portables... en saison estivale. Comment fonctionne-t-il ? Explications
Pour qui sait observer, l’accueil de la mairie de Menton pullule de petites boîtes et cagettes remplies d’une papardelle d’objets. Qu’elles soient en évidence sur les étagères, à côté du distributeur de sacs à chien, calfeutrées dans les armoires et les tiroirs ou déplacées à quelques mètres, dans une autre salle de l’Hôtel de Ville. Sinon dans le local connexe de la police municipale, pour les plus encombrants. Sur place, on trouve ainsi un véritable cabinet de curiosités : clés, papiers d’identités, cartes, lunettes, plaques d’immatriculation et autres bizarreries ponctuelles. Autrefois géré par la police municipale, le service des objets trouvés a en effet élu domicile au seuil de la mairie il y a quelques années. Depuis, les autres services de la Ville, les institutions, commerçants et particuliers se sont habitués à confier leurs trouvailles aux deux hôtesses d’accueil – qui ne badinent pas avec cette mission, plus délicate qu’elle n’y paraît.
Service ouvert jusqu’à h
« Quand on réceptionne un objet, on lui met systématiquement un tampon avec la date autour. Lorsque quelqu’un nous appelle et nous dit le moment où il a perdu ses effets personnels, on peut ainsi être plus efficaces », explique Chantal. Très attachée à traiter chacun des orphelins au plus vite. «Quand c’est quelque chose de nominatif qui arrive chez nous, on peut chercher par Google. Et si on n’arrive à joindre personne, on envoie à d’autres administrations. » Préfectures, ambassades, consulats, entreprises, mairies les plus proches. Chantal dispose même d’une série de planches d’étiquettes avec les adresses des administrations les plus sollicitées. Pour aller – toujours – le plus vite possible. Le propriétaire est étranger ? Dont acte. On envoie la trouvaille dans une poche à bulle avec accusé de réception. Et, reine de la traçabilité, Chantal conserve les preuves de toutes ces missives dans trois pochettes distinctes. En vert : ce qui est allé à la Maison de service public. En bleu, aux ambassades et consulats. En rouge, aux mairies. Grâce à un registre numérique, tous les objets (nominatifs) trouvés ont par ailleurs une fiche dédiée, associée à un numéro de matricule. Quant aux objets anonymes, ils ont également droit à une petite fiche manuscrite avec le maximum d’informations. La plus belle histoire selon Chantal ? Elle remonte à quelques mois. « Nous avons reçu un colis de la mairie d’Antibes. Un monsieur qui faisait de la plongée avait retrouvé un sac au fond de l’eau. Il appartenait en fait à une demoiselle de Menton qui l’avait perdu sur un bateau. On a pris contact avec elle, elle était euphorique. Le monsieur avait fait au mieux pour tout sécher. Elle a pu retrouver des clés et même des photos de son grand-père. » D’un point de vue pratique, le service des objets trouvés n’est ouvert «qu’» entre 8h30 et 12h30, 13h30 et 17 h. Aussi la police municipale assure-t-elle le relais le reste du temps. Tenant un registre scrupuleux. Lundi matin, Sonia, policière, est ainsi venue déposer son (gros) butin du week-end. Au milieu des portefeuilles et des clés : une caisse complète de magasin… Et un téléphone tout neuf. « Comme il n’est pas encore verrouillé, j’ai ouvert les contacts. Et j’ai appelé “Maman”.» Solution approuvée pour que sa propriétaire ne tarde pas à le récupérer. L’été, comme durant toutes les périodes de festivités, Chantal note de toute évidence une recrudescence des objets trouvés. «Les gens sont alors plus décontractés. Et avec l’alerte canicule, ils sont surtout plus étourdis. Mais si les objets n’ont pas été volés – seulement perdus – il y a pas mal de chance pour qu’ils soient ramenés ici » assure-t-elle.