Monaco-Matin

Antibes : cinq ans de prison pour le pyromane aux  feux

- JEAN STIERLÉ

Circulant à vélo électrique, une tronçonneu­se pour bagage, Eric Ajmar un Antibois de 54 ans avait été appréhendé le 29 juin, chemin de la Constance à Antibes, en flagrant délit de mise à feu de haies. Mais l’individu qui comparaiss­ait lundi devant le tribunal correction­nel de Grasse, présidé par Mariel Dubreuil, n’en était pas à son premier incendie. On lui attribue pas moins de treize départs de feu recensés entre les 26, 27 et 29 juin dans la cité des Remparts, auxquels les pompiers ont dû faire face et quelquefoi­s avec difficulté­s. En effet l’incendiair­e sévissait à un même endroit comme l’avenue de la Valmasque par exemple, à 10 minutes d’intervalle­s, enflammant haies de cyprès et de thuyas. Repéré par un témoin, en train de faire un possible repérage, le pyromane a pu être pris en filature par un policier. « Je ne suis pas un pyromane », lui avait-il déclaré lors de son interpella­tion. C’est ce qu’il répétera à l’envi devant la juridictio­n. On retrouvera, pourtant, sur lui des gants noircis, deux briquets et des serviettes en papiers chiffonnée­s. « Je suis fumeur », essaye-t-il de se justifier déclarant aussi que les serviettes, elles, feraient office de papier toilette ! Mais ces incendies auraient pu avoir des conséquenc­es dramatique­s comme le souligne un des avocats de la partie civile Me Emery Croisé. « Ce n’est pas un pyromane, c’est un véritable terroriste, comme le prouve son mode opératoire ». L’avocat décrit les scènes du drame : ce feu qui se propage de la haie à la maison de son client où résident ses enfants.

Des faits d’exhibition

Aidés par un policier municipal qui vient à leur secours, ceux-ci échappent à des flammes de plus de 7 mètres de hauteur. Elles embrasent les volets, la façade et une partie de la toiture. Une autre victime voit sa voiture être la proie du feu et fortement endommagée à tel point qu’elle est inutilisab­le. Interrogé par le magistrat, le prévenu (Photo M. D.) qui se dit paysagiste et « amoureux de la nature » nie faroucheme­nt les faits. Sur ses problèmes d’alcoolisme pour lesquels il est suivi, il prétend que « tout va bien et les feux ce n’est pas moi ». Les expertises psychiatri­ques effectuées lors de sa détention concluront à une personnali­té perverse. Le procureur de la République Valérie Tallone regrette que le prévenu se complaise dans le déni, retirant aux victimes l’espoir d’une explicatio­n. Elle rappelle les 7 mentions à son casier judiciaire, dont des faits d’exhibition devant une école maternelle. Elle requiert 5 ans de prison ferme avec maintien en détention. Sans avocat, Eric, les cheveux blancs, mince et d’allure sportive, vêtu d’un simple tee-shirt, reste droit dans ses bottes. Il maintient ses déclaratio­ns: « Les feux je n’y suis pour rien, d’ailleurs j’ai souvent aidé les sapeurs-pompiers du Var ! » Dans son délibéré le tribunal reconnaîtr­a Eric coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à cinq ans de prison avec maintien en détention.

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Les sapeurs-pompiers étaient intervenus sur  feux.
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