Alerte au drone près du fort de Brégançon
Lundi en milieu de journée, un drone a volé à proximité du fort présidentiel, une zone très réglementée, avant de tomber à l’eau. Une enquête a été ouverte par le parquet de Toulon
Les agents du groupe de sécurité de la présidence de la République ont certainement connu un coup de chaud lundi à la mi-journée. Et la canicule qui sévit actuellement sur une grande partie de la France, dont le Var, n’y est absolument pour rien. Cette montée subite en température, les hommes du Président la doivent à un drone aérien observé à proximité du fort de Brégançon où Emmanuel Macron et son épouse Brigitte ont posé leurs valises vendredi dernier pour quinze jours de vacances (lire nos éditions de samedi). Sans préjuger des intentions du drone et de son pilote, pour l’heure non identifié, l’affaire a été prise suffisamment au sérieux pour qu’une enquête soit ouverte par le parquet de Toulon. Surtout après les révélations de Nicolas Maduro, le président vénézuélien, qui affirme avoir échappé à un attentat au drone le samedi 4 août. Mais hier, vingt-quatre heures après l’incident, difficile d’avoir des détails sur cet « ovni » venu quelque peu perturber la pause estivale du chef de l’État. Dans un communiqué publié peu après midi, dans lequel elle rappelle également la réglementation en vigueur (voir ci-contre), la préfecture du Var s’est montrée très laconique. Illustration : « Un drone a été observé en vol à proximité du fort de Brégançon en milieu de journée le lundi 6 août. Ce drone est tombé à l’eau et une enquête a été ouverte par le parquet de Toulon ». Contacté par nos soins, ce dernier s’est contenté de la déclaration minimaliste suivante : « L’enquête est en cours ». Alors que du côté de l’attaché de presse du président de la République, c’est silence radio.
Un précédent en
Selon l’Agence France Presse (AFP), qui cite une source judiciaire du... parquet de Toulon, « le drone a été neutralisé. C’est-àdire que les ondes ont été brouillées, ce qui a provoqué sa chute ». Selon cette même source « l’enquête a été confiée à la brigade de recherches de gendarmerie d’Hyères et à la brigade de gendarmerie des transports aériens ». L’AFP indique, par ailleurs, que « des recherches ont été diligentées pour récupérer le drone au large, à 200 mètres du fort. À l’endroit approximatif où le drone s’est abîmé, il y a environ 30 mètres de fond ». Il faut remonter à l’été 2008 pour retrouver traces d’un incident comparable. À l’époque, ce n’est pas un drone mais un petit avion de tourisme, piloté par une jeune Parisienne, qui était venu perturber les vacances de… Nicolas Sarkozy, alors hôte de l’Élysée. Cette fois, l’avion avait été surpris non pas au-dessus du fort de Brégançon, mais du domaine du cap Nègre qui, à la demande de Nicolas Sarkozy, faisait également l’objet d’une interdiction de survol du 15 juillet au 15 septembre. En attendant que l’enquête n’apporte des explications, on peut parier que l’affaire du drone indésirable aura alimenté les conversations des baigneurs de la plage de Cabasson.