Monaco-Matin

«  ans de quatuor à cordes... et ce n’est pas fini ! »

Andras Fejer, le doyen du Quatuor Takacs – le plus célèbre des grands quatuors du XXe siècle encore en activité – est heureux de retrouver Menton et son Festival

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Il y a trente-cinq ans, le violoncell­iste Andras Fejer était déjà au Festival de Menton. Il s’en souvient comme si c’était hier. (« La vie passe si vite ! ») André Borocz, fondateur du festival, avait invité le Quatuor Takacs, déjà célèbre, qu’il avait formé huit ans plus tôt en Hongrie avec trois amis. Le premier violon était Gabor Takacs et avait donné son nom à l’ensemble. Depuis, Andras Fejer est revenu sept fois à Menton, avec le quatuor Takacs: en 84, 87, 89, 94, 99. L’avant dernière fois, c’était en 2007. André Borocz n’était plus là et deux musiciens sur les quatre fondateurs du quatuor avaient quitté le groupe et avaient été remplacés. La dernière fois, c’était avanthier pour un mémorable concert au Musée Cocteau. Andras Fejer reste aujourd’hui le dernier des fondateurs du quatuor. Le seul rescapé de quatre décennies de gloire, de grands prix du disque, de concerts sur les scènes les plus prestigieu­ses du monde. Il nous a fait ses confidence­s.

Lorsqu’on connaît le soin, la rigueur et la discipline quotidienn­e qu’exige le travail dans un quatuor à cordes, n’est-on pas lassé au bout de quarante-trois ans ? Non ! Je fais le plus beau métier du monde. J’espère que cela va continuer jusqu’au bout de l’horizon.

Vous avez pourtant connu des moments difficiles dans votre quatuor… Andras Fejer reste aujourd’hui le dernier des fondateurs du quatuor.

Oui, lorsque notre premier violon Gabor Takacs est tombé en dépression et a commencé à mal jouer. Il a fallu lui faire comprendre que sa présence était préjudicia­ble à l’ensemble. Il a fini par comprendre qu’il devait partir. C’était en . Il a été remplacé par un violoniste anglais sorti de la prestigieu­se Julliard School de New-York.

Continuez-vous à avoir des relations avec Gabor Takacs ? Oui. Il a  ans, est devenu chef d’orchestre et est heureux que « son» quatuor prospère sans lui.

Le départ de votre altiste a été également douloureux… Oui, Gabor Ormai est mort en  des suites d’un cancer. Nous avons dédié à sa mémoire le coffret des disques des quatuors de Bartok que nous avions entrepris avec lui. Une maladie de la main commençait à paralyser son jeu...

Comment avez-vous choisi sa jeune remplaçant­e ? Nous connaissio­ns Harumi Rhodes qui enseignait à l’Université du Colorado où tous les membres du Quatuor Takacs résident et enseignent. Elle s’est imposée à nous tout naturellem­ent...

Avec l’arrivée de l’altiste Geraldine Walther en , il y a à présent deux femmes dans le quatuor. Après trente ans de présence uniquement masculine, le travail avec deux femmes est-il différent ? (Là, Andras Fejer ne répond que par un sourire !)

En tout cas, on peut vous l’assurer, après le superbe concert du Musée Cocteau, le résultat est idéal...

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Il y a trois mois a eu lieu le départ d’un autre fondateur du quatuor, le violoniste Karoly Schranz…

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