Pourquoi le concerto de Beethoven s’appelle-t-il L’Empereur?

Dans le domaine de la presse ou de l’édition, on connaît l’importance des titres. Un titre, parfois, fait vendre autant que le contenu. En musique, c’est la même chose. Si son concerto L’Empereur s’était simplement appelé « Cinquième concerto en mi bémol opus 73 », quelle que soit la beauté de l’oeuvre, il n’aurait pas été aussi célèbre. De même pour la « Sonate Au clair de lune » ou la «Sonate Pathétique» du même Beethoven. Dans les trois cas, c’est l’éditeur qui a inventé les titres. Pour la sonate « Au Clair de lune », c’était même un contresens. Dans l’esprit de Beethoven, cette sonate était une musique de deuil, avançant sur une sorte de rythme de marche funèbre. Mais, cinq ans après la mort de Beethoven, un poète nommé Rellstab déclara à son éditeur qu’en écoutant cette oeuvre, il imaginait une « barque au clair de lune avançant sur le lac des Quatre Cantons». Le titre était trouvé ! Et la « sonate numéro 14 en ut dièse mineur opus 27 » devint sonate « Au Clair de lune » ! Pour ce qui est du concerto L’Empereur ,il fut commercialisé à Londres par un éditeur que tous les apprentis pianistes connaissent, qui s’appelle Jean-Baptiste Cramer. Les jeunes pianistes ont tous joué les « sonatines » qu’il a lui-même composées, et qu’on travaille dans les premières années d’études dans les conservatoires et écoles de musique. Cramer, découvrant l’ampleur du concerto de Beethoven, se serait écrié : « Voici l’empereur des concertos!» Cela devint son titre…