Monaco-Matin

Des GPS au cou des bouquetins

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Il est agile. Il est élégant. Et surtout, il est très (très) mignon. Une qualité qui, soyons honnête, ne paie pas assez dans le monde animal (si c’était le cas, ça fait bien longtemps que la marmotte régnerait en maître absolu). Menacé d’extinction par la chasse au début du XXe siècle, le bouquetin des Alpes a finalement regagné sa place après de nombreux programmes de réintroduc­tion : de 2000 à 2 500 individus vivraient aujourd’hui dans le Mercantour. Sauf que les scientifiq­ues se sont rendu compte que la marge d’erreur de leurs méthodes de comptage était de… 40 %. Un problème, tant l’équilibre de ces population­s est fragile, comme l’ont prouvé des baisses inexpliqué­es au début des années 2000.

Des endroits inaccessib­les

C’est donc dans le but de mieux connaître ce bovidé que le programme Ibex, financé par l’Union européenne, a été mis en place l’an dernier dans tous les espaces protégés des Alpes françaises et italiennes.

« L’objectif est vaste, retrace Nathalie Siefert. Établir une veille sanitaire, avec des prises de sang régulières, essayer d’analyser comment les bouquetins se croisent les uns avec les autres et comprendre les corridors de déplacemen­t. Mais aussi mettre en commun nos méthodes de comptage, pour avoir des statistiqu­es fiables. » C’est dans le cadre de ce projet que cette année, le parc a capturé des bouquetins de différents groupes du territoire pour les équiper de GPS, ce qui permettra de suivre leurs déplacemen­ts au quotidien. Pour l’instant, ils sont dix, avant que d’autres ne suivent. Mais pour ça, comme pour les prises de sang, les agents du parc ont pour mission d’attraper ces diables d’animaux à cornes. « C’est sûr, les capturer, c’est du sport, enfonce Nathalie Siefert. Les bouquetins se logent dans des endroits inaccessib­les. Il faut de bonnes compétence­s physiques et techniques.»

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