Affaire Benalla et Twitter : Eric Ciotti dénonce la dérive d’une ONG belge
La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) a annoncé, jeudi, qu’elle allait instruire « les plaintes dont elle a été saisie dans le cadre de la coopération européenne instaurée par le Règlement général sur la protection des données (RGPC) », s’agissant des conditions dans lesquelles DisinfoLaba, une ONG belge, a réalisé une étude sur l’impact de l’affaire Benalla sur les réseaux sociaux. Nommée « Affaire Benalla, les ressorts d’un hyperactivisme sur twitter », l’ONG cherchait à déterminer s’il y avait eu, ou non, une ingérence russe pour amplifier son impact sur Twitter en particulier. Les fichiers classaient les personnes en fonction du nombre de messages ou retweets en lien avec l’affaire Benalla, mais également selon un profilage des utilisateurs, « pro-Mélenchon », « pro-Rassemblement national » (RN, ex-FN) ou « russophiles », ainsi que le nombre de rumeurs, déterminées comme telles par DisinfoLab et relayées. Sur Twitter, DisinfoLab a rejeté les accusations de fichage politique, expliquant que « ces données avaient été publiées à dessein de vérification méthodologique et afin de limiter la circulation d’un fichier erroné. Nous ne réalisons pas de fichage, mais nous comprenons que cela puisse être interprété comme tel, et en sommes profondément désolés », a ajouté l’organisation.
« Manipulation de l’opinion »
Les twittos, parmi lesquels bon nombres d’hommes et de femmes politiques, se sont vu attribuer chacun un matricule. « Comme 55 000 autres détenteurs d’un compte twitter, j’ai fait l’objet d’un fichage politique par l’ONG « EU Desinfo Lab » dans le cadre de l’affaire Benalla figurant sous le matricule 10.308 », s’est indigné le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti dans un communiqué. Il dénonce « une situation extrêmement grave pour notre démocratie qui ne peut se satisfaire de telles dérives. Il n’est pas tolérable qu’en 2018, en France, on puisse être fiché pour ses opinions politiques. Cette affaire n’est qu’une lamentable tentative de manipulation de l’opinion en plein débat sur les fake news ». Et d’ajouter que, outre d’avoir lui aussi saisi la CNIL, il se réserve également la possibilité d’engager des poursuites judiciaires.