Monaco-Matin

Le fêtard défonce la barrière du parking du Larvotto

Le trentenair­e avignonnai­s, en vacances à Beausoleil, affirme que la barrière refusait de s’ouvrir. Habitué à conduire sans permis, il a écopé de deux mois avec sursis et 1500 d’amende

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Un chef d’entreprise français de 32 ans voulait-il s’affranchir des frais de parking – soit... 1,50 € – en forçant la barrière du parc de stationnem­ent du Larvotto ? Si ce résident d’Avignon, en vacances à Beausoleil, rusait pour ne pas payer la faible redevance, il avait surtout abusé de boisson alcoolisée. Lundi dernier, vers 5 h 10, le conducteur de 32 ans sortait des lieux avec sa Peugeot de location après avoir consommé plusieurs vodkas au Jimmy’z et au Twiga. Soit une alcoolémie de 1,43 gramme par litre de sang. Les policiers, que le gardien avait alertés des dégâts occasionné­s, interpella­ient le chauffard, ivre et sans permis de conduire valide, sur la place du Casino, grâce aux images de la vidéosurve­illance…

Treize mentions sur son casier

Le prévenu vient de comparaîtr­e, menotté, à l’audience de flagrance, où le tribunal correction­nel l’a condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis, 1 500 € d’amende, 500 € de contravent­ion, et au versement de 210 € à la partie civile. D’emblée, son conseil a réclamé la nullité des poursuites. « Le volume des prélèvemen­ts sanguins doit être de 12 cm3, précise Me Thomas Brezzo. Or, il est constaté deux flacons contenant chacun 5 cm3, et au laboratoir­e, la quantité relevée est de 3 cm3. Évitez de requalifie­r les faits en conduite en état d’ivresse manifeste... » Le tribunal n’acquiesce pas. « Combien avez-vous bu de verres ? », demande le président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e. Le prévenu limite le nombre à trois. « Comment est-ce possible ?, s’irrite le magistrat. Au cours de la garde à vue, vous en annoncez six ! Pourquoi avez-vous pris la décision de prendre votre véhicule ? Puis vous vous faites arrêter, et vous n’avez plus de points sur votre permis. » Le détenu reconnaît les faits, mais il ne se souvient plus exactement de la manière dont cela s’est passé… « Je participai­s à une soirée anniversai­re avec des amis. Quand j’ai décidé de rentrer à Beausoleil, je me sentais en état de conduire. Je vois encore la barrière du parking qui ne voulait pas s’ouvrir. Au bout d’un certain temps, j’ai décidé de le faire par moi-même ! Je regrette… » Le président note treize mentions sur le casier français pour vols, outrages, falsificat­ions de chèques, recels de vols, stupéfiant­s, escroqueri­es, conduite sans permis… « Vous conduisez toujours sans permis?», lance-t-il. « Habituelle­ment, se défend l’intéressé, c’est ma compagne qui est au volant. J’ai voulu utiliser le véhicule cette fois pour faire quelques kilomètres… »

« Tourisme judiciaire »

Malgré cette attitude de componctio­n, le procureur général adjoint Hervé Poinot fouaille le prévenu : «Sauf erreur, Monsieur s’est lancé dans un tourisme judiciaire. Il ne lui manque plus que le palais de justice de Montpellie­r. Pour sa profession, il n’hésite pas à entreprend­re des trajets sans permis et alcoolisé. Il était bien ivre, avec des yeux brillants et l’haleine chargée remarqués par le policier. Deux mois avec sursis et deux amendes de 45 € et 250 €.» C’est trop pour la défense ! « Malgré son palmarès, mon client a agi ainsi par stupidité. Il reconnaît sa consommati­on d’alcool. Toutefois, si on regarde la fiche, le taux aurait pu être contravent­ionnel. Faites droit à la nullité des examens… » Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public pour la peine.

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(Photo d’illustrati­on Michael Alesi) Le prévenu avait déjà été condamné pour vols, escroqueri­es, stupéfiant­s...

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