Monaco-Matin

Amour au supermarch­é

- C. C.

Le timide et solitaire Christian (Franz Rogowski) est embauché dans un supermarch­é. Bruno (Peter Kurth), qui s’occupe des boissons, le prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Dans l’allée des confiserie­s, il rencontre Marion (Sandra Hüller), dont il tombe immédiatem­ent amoureux. Chaque pause est l’occasion de mieux se connaître. Peu à peu Christian devient un membre de l’équipe… Malgré son titre dansant et un résumé qui pourrait faire croire à une comédie romantique, ce film allemand qui met à l’honneur Franz Rogowski, acteur au faux air de Joaquin Phoenix vu dans Happy end de Michael Haneke et Sandra Hüller qui portait le phénomène Toni Erdmann, s’impose davantage comme un drame social. Thomas Stuber donne un aspect carcéral aux rayons et l’entrepôt du magasin, avec pour seule lueur d’espoir, un vieux poster d’arbre au soleil couchant tapissé devant la machine à café. Monde dystopique, fait de solitude, d’appartemen­ts miteux et d’un boulot totalement coupé de l’extérieur. Les couleurs bleues et jaunes dominantes, utilisées à outrance mais volontaire­ment ternies par le cinéaste, renforcent cette impression. Autant un film sur la rédemption que sur la dépression qui peut survenir à tout moment, Une valse dans les allées dégage malgré tout une certaine beauté. Celle d’un possible amour et d’une vraie solidarité entre le personnel, embarqué dans la même galère. Cette recherche de la poésie dans un endroit qui, à priori, n’en contient aucune, insuffle une saveur particuliè­re à cette propositio­n radicale, à l’esthétique calculée dans son moindre rayon.

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