Monaco-Matin

DJ Flo, le roi du paso : «je respecte les traditions»

- Recueilli par S. G.

Son rêve n’était pas de devenir DJ. Mais le hasard est passé par là. Enfin, pas seulement… Florent Grac a toujours aimé faire la fête. Originaire de Braux (Alpesde-Haute-Provence), il a écumé les festins lorsqu’il était jeune. Jusqu’en 2007 où son père lui a demandé d’animer une soirée dans un restaurant. Puis en 2008, un patron d’hôtel-restaurant boîte de nuit cherchait un DJ pour la saison à Saint-Julien du Verdon : DJ Flo était né. En 2009, trois villages lui donnent sa chance : Les Ferres, Bouchanièr­es et Ascros. Presque dix ans après, à 35 ans, Florent, passionné, se produit dans les festins d’une quinzaine de villages des vallées de l’Estéron, du Var et des gorges de Daluis. Des villages qui lui sont fidèles. « C’est un plaisir de prendre à chaque fois la route, monter les cols, admirer nos vallées, contempler nos villages perchés ou encaissés… »

Quelle est la significat­ion de votre nom, DJ Flo, le roi du paso ? Parfois les anciens dans les villages sont un peu inquiets quand on leur dit que c’est un DJ et pas un orchestre qui va animer le festin. Mais pour certains comités des fêtes, l’orchestre est un trop gros budget. Alors mon nom, ça permet de rassurer les anciens qui ont peur que l’on ne mette que de la musique de jeunes. C’est un clin d’oeil pour leur dire que je ne vais pas dénaturer

l’esprit des festins, je respecte les traditions, ce n’est pas moi qui les ai inventées. Dans les villages, je commence toujours par de la musette, de la valse, du paso, du tango pour ces anciennes génération­s. Je n’oublierai jamais ces anciens qui nous ont précédés et fait l’histoire de nos bals de village.

Il y a toujours ce mélange de génération­s dans les festins encore aujourd’hui ? Bien sûr ! Il faut mettre de la musique pour tout le monde dans un festin. Non seulement, il y a tous les âges, mais il y a aussi des gens qui viennent de partout. Du village même, des villages alentours, d’autres vallées, de la ville et même de l’étranger. C’est ça que j’aime dans les festins aussi. Et retrouver, chaque année, les mêmes personnes, les mêmes jeunes. Certains disent que les festins, c’était mieux avant… Je l’entends souvent. J’entends des jeunes nostalgiqu­es d’une époque. Cette grande époque des festins dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Pourtant, il y a toujours autant de monde. Dans les festins que j’anime, la fréquentat­ion est stable et la tradition perdure. Je ne pense pas que c’était mieux avant…

On pense souvent aussi qu’un festin, ça se termine toujours en bagarre… Cet été, par exemple, dans tous les festins que j’ai faits, il n’y a pas eu une seule bagarre. Bien sûr, il peut y avoir un accrochage entre deux adolescent­s ou deux jeunes, mais ça ne va pas plus loin. Les bagarres, c’est rare, très rare même. Ça se passe franchemen­t toujours bien. Les comités des fêtes font un boulot formidable, les bénévoles s’investisse­nt sur leur temps libre pour que perdurent ces belles fêtes de village.

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(D. R.) DJ Flo, le roi du paso se produit dans plus d’une quinzaine de villages.

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