Monaco-Matin

Un été pas comme les autres à la Mala

À Cap-d’Ail, les gérants de La Réserve et de L’Eden affirment subir les conséquenc­es socioécono­miques de la réduction de leurs deux plages privées, avant l’été, sur décision préfectora­le

- CÉLINE BRÉGAND

Àla suite de l’interventi­on de la police le 25 mai dernier, les plages privées de La Réserve et de L’Eden ont été considérab­lement réduites. Le préfet avait diligenté une opération qui visait à constater le délit de vente non autorisée sur le domaine public.

« Perte de  % du chiffre d’affaires »

Si les deux établissem­ents ne semblent pas désemplir, trois mois plus tard, les conséquenc­es économique­s de cette opération se font forcément ressentir. « Nous avons constaté une perte de 40 % de notre chiffre d’affaires cette année. Et nous avons dix employés en moins : des plagistes, des serveurs et des commis » , détaille Sophie Gadoux, gérante de L’Eden depuis 1998, qui est passée de 70 à 30 transats cet été. Même constat du côté de La Réserve, passée de 110 à 40 transats. « Nous avons fait une moins bonne saison. Le début et la fin de saison sont les plus compliqués. Et une dizaine d’emplois de saisonnier­s n’ont pas été pourvus cet été. C’est désolant… », soupire Audrey, directrice de l’établissem­ent. La Réserve, comme l’Eden, a dû faire de la place sur sa terrasse et remplacer des tables de restaurant par quelques dizaines de transats, réservés le plus souvent : « Nous sommes désormais complets une semaine à l’avance », note Audrey. «Sans notre offre de plage privée, qu’est-ce qui va nous différenci­er de l’Italie ou de l’Espagne ? », s’interroge Sophie Gadoux, qui regrette la disparitio­n du «côté exclusif» de la plage de la Mala. Car la clientèle de la plage privée, en plus de louer des transats à la journée ou parfois à la semaine, consommait beaucoup et régulièrem­ent. Contrairem­ent à celle de la plage publique qui, certes, consomme aussi boissons et repas, mais plus ponctuelle­ment.

Des habitués mécontents

Les habitués sont déçus, selon les gérants des deux établissem­ents. Certains regrettent

un changement de clientèle du fait de l’ouverture totale de la plage au public. «C’est inadmissib­le!», lance Stéphane, un parisien qui vient à la Réserve depuis cinq ans. « On a été surpris. Ce que je trouve dommage, c’est que ça ait été fait d’un coup, pas progressiv­ement. On ne supprime pas tout en deux minutes! C’est aber rant ! » Selon lui, « la plage est moins calme ». Sa femme, Estelle, ajoute : «C’est moins agréable, les plages sont prises d’assaut ». Mais ils assurent : « Nous continuero­ns de venir, même si c’est moins bien. » Tous les clients n’étaient pas forcément au courant de la réduction des plages privées de la Mala cette année, ce qui fait craindre à Audrey que «l’impact soit plus important l’année prochaine ».

« C’est une très bonne chose »

Du côté du public de la plage, on est plutôt heureux de ce changement. « Personnell­ement, je trouve que c’est mieux. On a plus de place. Avant, on n’avait qu’un petit bout de plage », explique Jasmine, une Niçoise qui fréquente la plage de la Mala pour la troisième année consécutiv­e. Selon Frédéric et Laurent, qui n’étaient pas revenus ici depuis quinze ans, « c’est une très bonne chose. C’est un endroit préservé et calme. Les gens qui viennent ici sont respectueu­x ». Cependant, tout n’est pas encore réglé. L’affaire judiciaire est encore en cours.

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Pour rappel, le décret Plage de  fixe le taux d’exploitati­on maximal du domaine maritime à % pour les plages naturelles.
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(Photos Jean-François Ottonello) Cet été, touristes et habitués ont pu profiter de  m de plage publique.
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