Apollinaire a batifolé, avec Lou, en terres mentonnaises

Après une enfance à Nice, le poète retourne sur la Côte d’Azur au tout début de la Seconde Guerre mondiale. Il tombe amoureux de Louise de Coligny-Châtillon, à qui il fait visiter la région

Tour à Menton et à Sospel

Quand le fougueux Guillaume fait sa connaissance au milieu d’une tablée de camarades, le dimanche 27 septembre, seule la cathédrale Sainte-Réparate fait de l’ombre à Lou. Elle qui a été mariée mais vient de divorcer, et vit à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Elle dont la chevelure fauve et les seins « infiniment exquis » émeuvent le jeune homme en mal d’amour. Lui est totalement conquis, Lou, un peu moins. Sans douter était-elle davantage amoureuse de l’amour qu’Apollinaire lui vouait que du poète luimême. Qu’importe. Il entame une correspondance passionnée, inaugurée par ces termes : « Vous ayant dit ce matin que je vous aimais, ma voisine d’hier soir, j’éprouve maintenant moins de gêne à vous l’écrire. » Il lui fait la cour. Elle ne cède pas. Invoquant toujours son amant officiel: Toutou. Apollinaire aura beau agir lui-même de la sorte (comme un toutou), rien n’y fait. Survolté par ses sentiments, le poète la convainc malgré tout de venir visiter la région avec lui. Ensemble, ils s’en vont à Menton, ou encore à Sospel, où ils prennent le tramway un jour de brouillard. Des souvenirs gravés dans sa chair sensible, qu’il retranscrira dans des poèmes, sur le champ de bataille (lire ci-contre). Après s’être engagé dans le 38e régiment d’artillerie de Nîmes en décembre, avoir revu Lou à Nice lors de brèves permissions début 1915, puis fait une croix sur leur relation à sens unique, Guillaume Apollinaire demande en effet son affectation pour le front. Il se retrouve dans les tranchées de Mourmelon-le-Grand. Et meurt non pas d’amour. Mais de la grippe espagnole. Deux jours avant l’armistice. Le poète Apollinaire Lagut (morte vu par l’artiste à Menton). Irène Lou en , et Apollinaire au régiment Nîmes. d’artillerie de