Monaco-Matin

Les buralistes ne misent plus sur le tabac

- FLORENT BARDOS

Philippe est accoudé au zinc du bar-tabac-brasserie La Régence .Un verre de vin blanc devant lui, il gratte un ticket « Cash » et sort de sa poche un paquet de cigarettes. « Je les achète en Italie. Ici, je ne viens que pour jouer et boire un verre », explique l’habitué des lieux. Lundi, le prix de certaines cigarettes a encore augmenté de trente centimes. Une situation qui force peu à peu les buralistes à se tourner vers d’autres activités. « On est obligé de se remettre en question continuell­ement pour attirer de la clientèle», souligne le patron, Jean-Marc Coupery. Le bar, la brasserie ou encore le Loto deviennent le coeur d’activité de l’établissem­ent. Un changement nécessaire, que le gérant résume d’une phrase : «On doit être multicarte. » Dans la salle, les tables sont dressées. Depuis deux ans et demi, La Régence se tourne de plus en plus vers la restaurati­on. Un changement qui déplaît à Jean-Marc Coupery. « Buraliste, c’est un métier en or, un métier de proximité que l’on ne nous donne pas les moyens d’exercer. Je ne trouve pas ça normal de devoir abandonner mon métier. »

« On vend tout ce qu’on peut »

Il n’est pas le seul. Derrière son comptoir de la place Georges-Clemenceau, Guy Dubarry lâche net: « Les buralistes sont en train de crever les uns après les autres.» Pour lui, la volonté de faire passer le prix du paquet à 10 euros en 2020 aura une conséquenc­e simple : «On ne vendra plus de cigarettes. » Depuis qu’il a ouvert il y a deux ans, le buraliste ne mise plus sur la vente de tabac. « On vend tout ce qu’on peut, on essaie de trouver toutes les nouveautés qui peuvent marcher.» Il détaille : «Cette année, c’était les ballons de la Coupe du monde. Et puis, comme tous les étés, les bouées et les masques de plongée. »

Près de la frontière, Le Narval est le dernier tabac avant le sol italien. Sur les étagères de la boutique se retrouvent des souvenirs et des produits de première nécessité. Dans la salle attenante, les clients prennent un café, mangent un sandwich. «On n’attend pas le tabac pour travailler, c’est plus un outil pour le bar et le snack », confirme la patronne.

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(Photo F.B.) Du bar aux jeux à gratter, le tabac n’est plus le coeur d’activité des buralistes.

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