Monaco-Matin

Bernard Lacosta: figure, en gros, du port de Beaulieu!

Toujours sur le pont du « Maï-maï II », l’octogénair­e a un coeur « gros » comme ça, tout comme sa pêche de prédilecti­on… Qu’il est le premier à avoir proposé au départ des quais berlugans

- AGNÈS PASQUETTI-BARBERA

À82 ans, Bernard Lacosta est toujours sur le pont du Maïmaï II, prêt à embarquer milliardai­res, stars du show-biz et commun des mortels pour une balade en mer dédiée à la pêche. On ne peut pas le manquer, son bateau est amarré au même endroit, juste en face de l’entrée du port de plaisance de Beaulieu-sur-Mer, à droite, depuis que le port a été construit, il y a cinquante ans. Bernard est marié depuis cinquante-cinq ans avec une femme qui n’aime pas la mer ! Mais le poisson, elle le cuisine et le mange, sans venir le chasser. Leur fils de 55 ans est capitaine de yacht à Cannes. «Jeluiaidit que ça serait quand même mieux que d’être contrôleur dans le métro ! », ironise Bernard. Sur le port, il n’a qu’un concurrent, dont le bateau est plus petit, et dont la clientèle est très différente. Celui de Bernard, le Maï-maï II, mesure 17 mètres et est sorti en 1990 du chantier naval de Taïwan. Il porte le surnom d’un poisson tropical présent en Méditerran­ée, la daurade coryphène.

Peck, Moore et Niven en même temps !

extraordin­aire. J’avais deux cents personnes sur le quai derrière le bateau. On avait pris du poisson et ils se faisaient prendre en photo avec. » Des noms comme Lex Baxter (Tarzan), Alice Sapritch, Manitas de Plata, Jean-Paul Belmondo, Lauren Bacall, Johnny Hallyday, Jamel Debbouze… y ont laissé des marques d’amitié.

« Dans toutes les mers du monde »

européenne­s et un quota : un thon rouge par jour de 1,30 m ou 30 kg. Sur le mur de son navire, des photos de ses plus belles prises d’avant la réglementa­tion : 260 kg, 135 kg, 90 kg, et d’autres souvenirs… Comme ce cliché immortalis­ant les bunny girls de Play-boy venues (Photo A. P. B.)

pour une séance photo en mer. « C’était tout un cirque, il y avait le réalisateu­r, la maquilleus­e, celle qui mouillait les filles, on avait juste le droit de regarder. » Des souvenirs plus tristes aussi, comme cette photo de la course où Stefano Casiraghi a trouvé la mort en 1990 : « Je faisais la sécurité avec un médecin de la Croix Rouge à bord. J’avais prévenu le comité de course que le vent d’est s’était levé et qu’à ma bouée, il ne faisait vraiment pas beau », mais les télévision­s du monde entier étaient là et pour les organisate­urs, il n’était pas question d’annuler… Des hameçons fichés dans les bras, il en a eu beaucoup. «Il y en a deux par ligne, alors, des fois, lorsque le poisson s’agite au bout de l’un, il y a l’autre qui fouette et se plante dans un bras, une jambe… » Ses clients repartent rarement bredouille­s, car les poissons ne manquent pas : espadons, lanciers, coryphènes, thons blancs et rouges… Ils profitent aussi du spectacle offert par les trois mille baleines du sanctuaire Pélagos, les dauphins et les cachalots.

Clientèle russe à  % désormais

Depuis quelques années, 90 % de sa clientèle est composée de Russes, des familles pour la plupart, dont une qui vient chaque année depuis près de dix ans. La clientèle américaine, déjà refroidie par le passage à l’euro, a disparu, apeurée par les attaques islamistes. Ce qui lui plaît le plus dans son métier, « c’est le contact avec les gens. J’ai des clients dont les bateaux font 120 ou 140 mètres ! Je vais les chercher à bord et je les y ramène. » Ils partent pour la journée et Bernard se charge du déjeuner. De l’avis de Béatrix, ancienne reine des Pays-Bas, sa « salade de pâtes est exceptionn­elle» ! Au menu donc, melon-jambon, salade de pâtes, fromage, dessert, fruits et café. Maintenant, il est aidé d’un marin et il y a toujours Hook, son chien, gardien du ponton.

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Bernard Lacosta partage sa passion pour la pêche au gros depuis cinquante ans.

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