Fête de l’Aïd: cinq moutons sauvés d’un abattage clandestin à Nice
Ils étaient parqués dans un enclos minuscule, sans eau ni nourriture, attendant leur dernière heure dans de piètres conditions. Cinq moutons ont été sauvés d’un abattage clandestin, sur les hauteurs de Nice, lundi soir à la veille de l’Aïd elKébir. L’homme qui les détenait illégalement a été placé en garde à vue. La « grande fête » de l’Aïd, qui marque la fin du pélerinage de La Mecque, est célébrée par les musulmans du monde entier depuis hier. Les animaux sont alors abattus selon le rite en vigueur, commémorant le sacrifice consenti par Ibrahim, dans le Coran (Abraham dans la Bible), envers Dieu. Mais cette pratique, régulièrement sujette à controverse est strictement encadrée. Cette année, la préfecture des Alpes-Maritimes n’a délivré son agrément qu’à deux abattoirs temporaires, à Contes et Escragnolles. Gare à ceux qui sortent des clous. Le Tunisien de 51 ans interpellé lundi dans le quartier de Gairaut est dans ce cas : il ne disposait d’aucun document l’habilitant à posséder ces moutons. « Dimanche, des riverains ont vu ces animaux et perçu leurs bêlements », témoigne Chantal Fontanesi, présidente de l’Association justice pour les animaux (AJPLA). L’association et les voisins ont alerté la police. « Ces cinq moutons étaient détenus dans des conditions épouvantables ! Heureusement, une belle chaîne de solidarité a fonctionné. » La police nationale est intervenue lundi à 19 h 30, libérant les animaux parqués dans l’enclos de fortune. Ils ont été pris en charge par Chenil Service, en attendant de séjourner sur les hauteurs de Nice.
Famille d’accueil
« Nous avons trouvé une famille d’accueil. Mais nous allons avoir besoin de foin en quantité pour les nourrir », avertit Chantal Fontanesi. L’homme qui avait parqué ces moutons à Gairaut doit s’expliquer auprès des policiers du groupe d’appui judiciaire (GAJ) de la police nationale. Il est actuellement placé en garde à vue pour maltraitance et actes de cruauté sur des animaux. Chantal Fontanesi, au nom de l’AJPLA, entendait porter plainte dès à présent. (1) Lionel Tivoli, délégué départemental du Rassemblement national, a appelé hier la préfecture des Alpes-Maritimes à fermer les deux centres temporaires agréés, estimant que « le communautarisme ne doit pas triompher du bien-être animal ».