LA MER, ALTERNATIVE À LA CATASTROPHE GÉNOISE ?
Et si une «autoroute de la mer » venait suppléer l’autoroute ligure défaillante ? Dans le Var, l’idée, qui n’est pas neuve, vient de remonter à la surface. Avec une ligne « ro-ro » pour roll-on/roll-off : des navires spécialisés dans le transport des remorques routières avec ou sans tracteur. Une ligne « ro-ro » entre Toulon et Livourne
() en Ligurie avait été lancée à l’automne , dans la foulée d’un autre accident dramatique, l’incendie dans le tunnel du Mont-Blanc en mars . Mais cette ligne n’avait tenu qu’un peu plus de… deux semaines. Faute de clients. Hervé Brenac, figure du port de commerce de Brégaillon à La Seyne-sur-Mer, à l’origine de cette ligne, a peut-être eu tort d’avoir raison trop tôt. Il vient, en effet, de recevoir plusieurs appels téléphoniques de transporteurs routiers et de courtiers maritimes. «On me demande si la ligne entre Toulon et Livourne existe toujours…» Une deuxième tentative avait été menée en janvier . Deux grosses compagnies maritimes – la française Louis-Dreyfus Armateurs et l’italienne Grimaldi Lines – s’associaient pour lancer, toujours à partir de Brégaillon, une ligne « ro-ro » à destination de Civitavecchia, considéré comme le port de Rome. Bénéficiant de subventions européennes, notamment des fonds Marco Polo visant à favoriser des solutions alternatives au transport tout routier, cette liaison maritime s’arrêtera brutalement fin février. Aujourd’hui, Hervé Brenac croit plus que jamais à cette «autoroute de la mer» entre Toulon et Livourne. «À l’époque, les transporteurs routiers n’étaient peut-être pas prêts. Mais depuis les mentalités ont évolué. De nouvelles habitudes ont été prises.» Depuis , en effet, la compagnie turque UN Ro-Ro assure le transport maritime de remorques avec ou sans tracteur entre Toulon-La Seyne et Istanbul. Neuf ans après sa première liaison quelque véhicules ont été transportés l’an dernier à raison de trois rotations hebdomadaires. «Mettre en place une navette maritime avec l’Italie est d’autant plus facile qu’on reste en intracommunautaire. Ça pourrait être très rapide », affirme Hervé Brenac. Atout supplémentaire : cette liaison contribuerait à alléger le trafic autour de la ville de Nice. Seule réserve : « Cette solution doit impérativement être durable, ce qui, à moyen terme, impose de faire des investissements sur le port de Brégaillon pour créer un nouveau poste ro-ro.»