Monaco-Matin

En chiffres

Le DJ grassois, dont le dernier single vient de sortir, poursuit sa conquête de la scène US, où les récompense­s s’enchaînent. Avec une ambition encore plus affirmée: conquérir la planète

- PASCAL FIANDINO pfiandino@nicematin.fr

Plus vite que la musique ! Il y a près d’un an, nous vous présention­s Stephan Tavares, alias DJ 4Rain. L’enfant du Plan-de-Grasse commençait tout juste, alors, à percer sur la scène US (notre édition du 26 septembre 2017). Fort, notamment, de sa collaborat­ion, en 2015, sur l’album Dreams Worth More Than Money du rappeur de Philadelph­ie, Meek Mill, classé en tête du mythique Billboard 200. Depuis? Celui qui a vu le jour à l’hôpital Clavary n’a pas baissé le volume, loin s’en faut. Et développé une capacité à transforme­r tout ce qu’il touche en or. Exemple ? Le single LUV d’un autre rappeur, le Canadien Tory Lanez – certifié double disque de platine – qui lui a valu une nomination aux Grammy Awards. «Il n’y a beaucoup de Français qui l’ont fait ça, hein ? » L’oeil rieur, il prend le temps de marquer le coup. Sans forfanteri­e. Pas le genre du garçon. Juste l’occasion de mesurer le chemin parcouru depuis ses premiers sets dans la cité des Parfums, où il a, récemment, pris quelques jours pour souffler auprès des siens, après la folie des tournées estivales, entre les États-Unis, le Canada ou encore l’Allemagne.

« Je me suis donné les moyens de réussir»

« C’est fou, sourit-il, visage juvénile en dépit de ses 27 ans. On m’a ouvert des portes, mais je me suis donné les moyens de réussir. Je travaille chaque jour, je suis à l’affût des nouveaux sons. C’est un milieu où tout va tellement vite...» Un maelström au coeur duquel il surfe depuis des mois. Sorti en septembre dernier, le titre Call Me a été visionné plus de deux millions de fois sur Youtube. Dans la foulée, DJ 4Rain signe pour le label Higher Reign, distribué par Sony Music. Sympa, non? Ce n’est pas fini... Après avoir travaillé sur le nouvel album de Tory Lanez, Memories don’t die, sorti en avril, il a livré, le 10 août, son second single, Whatever (clip attendu en septembre) en duo avec la chanteuse néozélanda­ise Sasha Ogletree. Si l’accoucheme­nt ne s’est pas fait sans douleur – « ça a été un peu compliqué de travailler ensemble à distance, avec le décalage horaire et le fait que j’étais en tournée. Puis, c’est encore un peu nouveau pour moi, qui, d’habitude, suis moins en avant sur les morceaux » – le bébé est né. Et bien né, visiblemen­t... «Pour le moment, les chiffres répondent bien. On espère que ça va continuer. À moi, maintenant, d’avoir mon propre disque d’or [sourire]. » Alors, DJ 4Rain mise sur le futur. Ce petit coup d’avance qui fait la différence. « Plutôt que de rester sur quelque chose qui marche en ce moment, je préfère prendre des risques, tenter d’innover. Si ça ne fonctionne pas de suite, ça nous donne au moins une direction pour travailler. » Travail : un mot omniprésen­t dans son vocabulair­e

Les festivals indiens et le marché latino.

Fini le repos en famille, dès le 24 août, il rejoindra Londres pour préparer son prochain morceau, avec «un grand artiste nigérian». (DR) Dont il préfère, pour l’heure, taire le nom, « par superstiti­on. » Une manière de se rapprocher de l’Afrique, « de [ses] racines [il est d’origine cap-verdienne]. » Mais pas seulement. DJ 4Rain s’est fixé un but, et pas des moindres : « Je sais où je veux aller : je vise le monde. » Prétention ? Vous faîtes fausse route. Humble, il est, avant tout, guidé par une irrépressi­ble ambition. Celle qui l’a mené des bancs de l’école Dracéa aux côtes de Floride et Miami, «là où tout se passe. » Qui le pousse à s’éloigner, physiqueme­nt au moins, de cette famille qui l’a « toujours soutenue et

, millions : le nombre d’écoutes (   exactement) de son morceau Call Me (sorti en septembre ) sur la plateforme de streaming SoundCloud. Sur Youtube, le clip a été visionné    fois. C’est mieux que son morceau en duo avec le Grassois Nyso, qui est grimpé à    vues.

  : le nombre d’écoutes de son nouveau morceau, Whatever, après une semaine sur Sound Clound. Sur Youtube (ajouté le  août, en attendant le clip), on est déjà à   vues.

  : le nombre d’abonnés sur sa page Instagram. En comparaiso­n, la Ville de Grasse en compte...   !

laisser faire [ses] propres choix. » Après avoir séduit les artistes Outre Atlantique – « je ne me suis jamais trop posé la question de savoir ce qui leur plaît dans mon travail. On me dit assez souvent que mon rythme est différent. J’aime amener plusieurs influences. » –DJ 4Rain se languit de l’étape suivante : le globe. Avec, en tête, l’Inde « et ses festivals de folie » et le marché latino, «qui est actuelleme­nt tout en haut ». Guidé par le même leitmotiv : «On va continuer à travailler, se donner à fond. » Dans cet univers impitoyabl­e, où les DJs brillent ou s’éteignent à la vitesse du son, c’est encore le meilleur moyen (même si le talent aide, aussi...) d’atteindre ses objectifs.

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Après quelques jours à Grasse pour se rebooster auprès des siens, le natif de la cité des Parfums va prendre la direction de Londres pour préparer une nouvelle collaborat­ion avec un artiste nigérian. Étape inaugurale d’une ouverture calculée sur le monde.

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