Région Méditerranée : % des ponts « en bon état »…
Selon un audit commandé par le gouvernement, 30 % des 12 000 ponts que compte notre réseau routier seraient à réparer. Et notre région figure en queue du peloton
Selon un récent rapport, 7 % des ponts du réseau national ont besoin de réparations urgentes. D’après le journal Le Parisien de lundi il y a également de grandes disparités selon les régions. Quelques jours après l’effondrement du pont Morandi de Gênes (Italie), qui a coûté la vie à au moins 43 personnes, l’heure est aux questions, côté italien, mais aussi de l’autre côté des Alpes, en France. Le réseau national français compte douze mille ponts. Selon les conclusions d’un rapport dévoilé récemment, un tiers d’entre eux aurait besoin de réparations. Le journal Le Parisien précise que «dans7% des cas, ils présentent même à terme un risque d’effondrement ». Cependant, aucun pont n’est nommément cité dans le rapport.
L’état codifié depuis
Selon le quotidien national, les auteurs se sont appuyés sur le système appelé IQOA, pour Indicateur de qualité des ouvrages d’art, qui existe depuis 1995. « Quasiment chaque pont est visité tous les trois ans puis classé selon son état dans l’une des cinq catégories : 1 (bon état apparent), 2 (défauts mineurs), 2E (défauts mineurs, mais qui risquent à court terme de poser problème), 3 (structure altérée et besoin
de travaux, mais sans urgence) ou 3U (structure altérée et besoin de travaux en urgence) », précise le journal. D’après le rapport, en 2016, 788 ponts (sur plus de 12 000) ont été notés « 3U » et sont donc qualifiés de « structure altérée et besoin de travaux en urgence ». Mais il existe de grandes disparités selon les territoires. Quand la région Grand-Ouest, qui fait figure de meilleure élève dans ce classement, compte 86 % des ponts « en bon
état » ou « défaut mineur », la Guyane n’en compte elle que 23 %. La région Méditerranée est elle aussi en queue de peloton avec 47 % « en bon état » ou « défaut mineur ». Dans le haut du panier, la région Sud-Ouest occupe la deuxième place (77 %), suivi de près par les régions Centre-Est et Atlantique. L’entourage de la ministre des Transports Élisabeth Borne a assuré au Parisien que ces ponts dégradés n’étaient pas « dangereux », même s’ils ont besoin de travaux. « C’est urgent, car il va falloir dans les trois ou cinq années qui viennent faire des investissements importants, mais d’ici là ces ouvrages sont placés sous surveillance renforcée, avec de nombreux capteurs et des visites régulières. Et si jamais on estime qu’il y a un danger pour la sécurité, on met une restriction de vitesse ou de poids sans attendre » ,a estimé le ministère dans les colonnes du quotidien. Mais le rapport met en garde : si rien n’est fait, cela entraînera des « risques inacceptables et durables pour la sécurité » et la mise hors service de 6 % des ponts d’ici à 2037.
Et les ponts gérés par les collectivités ?
Cependant, on ne dispose d’aucune information sur les 170 000 autres ponts gérés par les collectivités locales et, dans une moindre mesure, par SNCF Réseau. « L’état de ces infrastructures n’a jamais été audité. Or leur entretien pose de vraies questions, au regard des difficultés financières que rencontrent les communes et départements, responsables des voiries », s’inquiète le sénateur centriste de l’Eure, Hervé Maurey, président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, dans un entretien au magazine Capital.