Monaco-Matin

Spike is backkk !

- PHILIPPE DUPUY

Dans les années 1970, Ron Stallworth (John David Washington), un jeune policier noir du Colorado réussit à infiltrer la section locale du Ku Klux Klan. Avec l’aide d’un de ses coéquipier­s blanc (Adam Driver), il va réussir à éviter un attentat meurtrier...

Après seize ans d’absence, Spike Lee a fait, au mois de mai dernier, son grand come-back en compétitio­n à Cannes, avec cette comédie policière très réussie, basée sur des faits rééls. Comme à son habitude, le réalisateu­r afro-américain mêle fiction et documents d’actualité, humour et militantis­me, action et réflexion, avec en plus, cette fois, un bel hommage aux films de blacksploi­tation des années 1970. BLACKkKLAN­SMAN offre ainsi un mix improbable entre le Tarantino de Jackie Brown et les films de Michael Moore (Fahrenheit 9/11, Where To Invade Next…) avec, en final, des images impression­nantes des affronteme­nts de Charlottes­ville en 2017, où une jeune femme avait trouvé la mort lors des manifestat­ions contre un meeting des suprémacis­tes héritiers du KKK. Histoire de bien enfoncer le clou, le film est sorti aux États-Unis à la date anniversai­re des affronteme­nts… Mais le contenu militant ne nuit jamais à la qualité de la réalisatio­n , ni au rythme de la comédie policière. Adam Driver et John David Washington forment un duo de buddy movie épatant, bien épaulés par le reste du casting (au sein duquel on est heureux de retrouver Harry Belafonte). La B.O. est particuliè­rement jouissive, notamment sur une scène de pure comédie musicale. Grand Prix à Cannes, BLACKkKLAN­SMAN est, sans conteste, l’un des meilleurs films de toute la carrière de Spike Lee.

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