Monaco-Matin

SILENT VOICE

- C. C. CÉDRIC COPPOLA

Contrairem­ent aux années , les films de Van Damme sont désormais davantage promis à des sorties direct VOD qu’au cinéma. C’est donc avec curiosité qu’on accueille Lukas ,qui marque le retour du Kickboxer en haut de l’affiche sous la direction de Julien Leclercq qui, de L’Assaut à Braqueurs, a montré son goût des films musclés, sans trop négliger la psychologi­e. L’associatio­n des deux hommes est une bonne surprise. Le réalisateu­r joue sur la présence de l’acteur, sur son intériorit­é et privilégie les silences. Certes, on n’échappe pas à un combat ou à une fusillade, mais le rendu est plutôt convaincan­t. Laissant apparaître des failles et des blessures, y compris physiques, le comédien belge tranche avec les habituelle­s séries B orientées baston. Autour de lui, Sami Bouajila et Sveva Alviti (la révélation de Dalida) campent des seconds couteaux intéressan­ts, même si à l’image d’un scénario qui a tendance à avancer en ligne droite, ils auraient gagné à être plus tranchants. De Naoko Yamada (Japon). Avec les voix originales de Miyu Irino, Saori Hayami, Aoi Yuki. Durée :  h . Genre : animation. Notre avis : Manga à succès écrit en 2013, Silent Voice connaît donc les joies d’une adaptation au cinéma. Un film d’animation au traitement réaliste, loin de la fantaisie du studio Ghibli et que l’on conseiller­a davantage aux adolescent­s et aux adultes en raison du mal de vivre de son personnage principal qui cherche désespérém­ent une raison d’exister. Le thème de la différence est traité avec beaucoup de tact par la réalisatri­ce Naoko Yamada. Elle prend son temps, étale son récit sur plus de deux heures mais fouille au plus profond des âmes. Plus que l’amour, elle parle d’amitié et de la difficulté de s’accepter soi-même et de s’ouvrir aux autres. Non seulement Silent Voice ne fuit pas les problèmes, mais il les affronte. La première partie, sur la cruauté dont font souvent preuve les élèves de primaire, est abordée de front, tout comme les traumatism­es qui en découlent. Imprégnée de douleur, la propositio­n n’oublie pas de se montrer sensible… au point d’arriver à faire passer certaines idées purement théoriques – une croix aux traits grossiers apparaît sur les visages de ceux qui ne comptent pas aux yeux de Ishida – et à nous inviter de manière limpide, à relever la tête, sourire et aimer son prochain.

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