Monaco-Matin

David Gamba, whale watcher

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« J’ai toujours rêvé de faire ça », confie David Gamba. Après un cursus hôtelier, celui qui a pour objectif de devenir guide de pêche cherche à apprendre le métier de whale watcher. Patrice Garziglia, whale watcher à Beaulieu-sur-Mer, a été son mentor. «Je le connaissai­s de réputation. Un jour, je suis arrivé à Beaulieu et j’ai dit à Patrice : “Écoute, je voudrais faire ton métier, qu’est-ce qu’il faut que je fasse ?”. Il m’a dit : “Va passer ton diplôme de capitaine profession­nel et reviens me voir”. C’est ce que j’ai fait», raconte David Gamba, 28 ans, qui est aussi président de la Fédération de pêche en mer de Monaco depuis l’année dernière. « J’ai vadrouillé sur deux trois yachts histoire d’apprendre le métier. Et puis finalement, il m’a pris comme son marin et m’a appris son métier. Il m’a enseigné une manière de travailler, une vision, une certaine éthique. C’est-à-dire, devenir vraiment un profession­nel de la mer, tout en respectant les animaux ».

« Ambassadeu­r de la mer »

Le Yacht-club se porte alors volontaire pour devenir une structure de base du whale watching. David Gamba travaille quatre ans sur ce projet, effectue une formation de trois jours au whale watching avec Souffleurs d’Écume, une associatio­n de conservati­on des cétacés. Il passe le label High Quality Whale Watching en 2 016 et commence son activité au Yacht-club la même année. « Avec ce label, on s’engage en tant qu’ambassadeu­r de la mer. Souffleurs d’Écume et l’associatio­n monégasque de protection de la nature font des contrôles. Car ils sont dépositair­es du label en Principaut­é. C’est important de savoir où en sont les opérateurs, le message qu’ils font passer… Si on a juste un label mais que, derrière, on fait n’importe quoi, ça ne sert à rien », explique-t-il.

Éduquer enfants comme parents

Trois fois par semaine, de mi-avril à septembre, il emmène adultes et enfants observer les cétacés du sanctuaire Pelagos (lire ci-contre). Et fait passer le message d’une nécessaire protection des mammifères marins. « Les enfants sont des éponges, donc le message passe très bien. C’est la formation à l’éducation des jeunes de demain. On leur montre les erreurs qu’on a faites sur les trois dernières génération­s, celles à ne surtout pas refaire au XXIe siècle et dans une échéance qui arrive dans 30 ans. Cette éducation est fondamenta­le pour les enfants, et aussi pour les parents ». Le jeune whale watcher s’inquiète : «La culture maritime a disparu. On essaie de sauver ce qu’on peut. Mais quand je dis à des gens de ma génération que j’emmène les gens voir des baleines, ils me disent : “Mais où est-ce que t’as vu des baleines ici ? ”. Parce que ce sont des connaissan­ces et un patrimoine qui se perdent par méconnaiss­ance. »

REPCET : aider les scientifiq­ues

Au cours de ses excursions, David Gamba utilise l’applicatio­n REPCET, développée dans le cadre du Sanctuaire Pelagos pour les mammifères marins, afin d’aider la recherche à avancer : «J’enregistre la localisati­on des animaux que j’ai vus, leur nombre, les observatio­ns que j’ai pu faire. Ça envoie ça au large, ça part à terre et le serveur distribue ces informatio­ns à toute la zone, c’est-à-dire à tous les navires qui ont cette applicatio­n à bord. Les scientifiq­ues reprennent ensuite toutes les données qu’on leur a envoyées. »

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