Monaco-Matin

Place aux revanchard­s et aux montagnard­s

Séance de rattrapage en haute altitude ! Les déçus du Tour de France ont rendezvous sur les routes escarpées de la Vuelta, qui s’élance aujourd’hui de Malaga

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Après les sacres de l’équipe Sky sur le Giro en mai (Froome) puis la Grande Boucle en juillet (Thomas), la 73e édition de la Vuelta promet une course beaucoup moins cadenassée par l’imposante formation britanniqu­e, qui a laissé à la maison ses deux leaders. Une aubaine pour Nairo Quintana (Movistar), Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), Fabio Aru (UAE), Richie Porte (BMC), Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) ou les frères Simon et Adam Yates (Mitchelton­Scott), qui ont tous des déboires à faire oublier sur les routes ibériques. «La Vuelta sert à des coureurs qui ont raté leur saison, ou raté leur Tour de France, pour se racheter», résume Pinot, contraint à un abandon crèvecoeur juste avant l’arrivée du Tour d’Italie en mai.

Nibali vote Quintana et Pinot

Evidemment, plusieurs cadors prennent le départ avec une forme aléatoire (Nibali, Porte) ou avec, comme Alejandro Valverde, l’unique objectif de se roder en vue des Championna­ts du monde d’Innsbruck en Autriche, dont la course en ligne, promise aux grimpeurs, est prévue le

30 septembre. Nibali, qui se remet d’une fracture à une vertèbre subie sur le Tour de France, assure ainsi qu’il visera surtout les victoires d’étapes. « On verra au jour le jour, si je peux tenter des choses sur la route », a dit l’Italien, vainqueur de la Vuelta en 2010 et deuxième en 2013 et 2017. Le Sicilien a désigné Quintana, sacré en 2016, et Pinot parmi ses favoris, mais le Français lui-même assure ambitionne­r en priorité une étape. « Il y a beaucoup d’opportunit­és pour les grimpeurs, j’aurai

de quoi faire. Le général, ça viendra au fur et à mesure » ,a prévenu le Franc-Comtois, qui risque de souffrir sous la chaleur des premières journées en Andalousie.

Un contre-la-montre pour commencer

Pour la première fois depuis neuf ans, la Vuelta s’ouvre par un contre-la-montre individuel (8 km). Ce «chrono», qui s’élance devant le Centre Pompidou de Malaga, établira une première hiérarchie qui sera aussitôt bouleversé­e par une arrivée

en côte lors de la 2 e étape à Caminito del Rey, puis une première arrivée en altitude à Sierra de la Alfaguara (4e étape), près de Grenade.

Les sprinteurs pas effrayés

Et comme à son habitude, la Vuelta n’a pas lésiné sur les arrivées en haute montagne, ce qui favorise les grimpeurs légers comme le Colombien Miguel Angel Lopez (Astana) ou l’Irlandais Dan Martin (UAE). Pour ramener le maillot rouge à Madrid, il faudra digérer

l’imposant triptyque dans les montagnes de Cantabrie et des Asturies (13e, 14e et 15e étapes), puis un nouveau «chrono» individuel de 32,7 km à Torrelaveg­a, et enfin deux dernières journées en Andorre dont une effroyable étape-reine à la veille de l’arrivée à Madrid, avec six ascensions en 97,3 km !

Bouhanni veut rebondir

De quoi effrayer les sprinteurs ? Pas vraiment, puisqu’on retrouve au départ le champion du monde Peter Sagan (BoraHansgr­ohe), le champion d’Europe Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), le champion d’Italie Elia Viviani (QuickStep)... et l’ancien champion de France Nacer Bouhanni (Cofidis), qui vit une saison noire et doit à tout prix rebondir en Espagne. Et comme il n’est pas certain que Sagan, qui se remet d’une chute subie sur le Tour de France, dispute les trois semaines de course, des opportunit­és pourraient s’ouvrir pour ses rivaux, notamment lors de la traditionn­elle dernière étape s’achevant au coeur de Madrid, non loin du musée du Prado qui fête son bicentenai­re.

 ?? (Photo AFP) ?? Thibaut Pinot, qui a prolongé jusqu’en  chez Groupama-FDJ, aura à coeur de briller après son abandon sur le Giro et son forfait sur le Tour.
(Photo AFP) Thibaut Pinot, qui a prolongé jusqu’en  chez Groupama-FDJ, aura à coeur de briller après son abandon sur le Giro et son forfait sur le Tour.

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