L’ASM Football féminin à Monaco et… au-delà
Le club monégasque s’est donné cinq ans pour retrouver des couleurs. À l’orée de la saison 2018-2019, le rouge et blanc gagne du terrain dans le monde du football féminin français
L’AS Monaco Football féminin revient de loin. Voilà plus de quarante ans que les femmes portent des crampons en Principauté. Après avoir côtoyé les sommets du football féminin français dans les années quatre-vingt, puis avoir disparu des terrains jusqu’en 2000, le club monégasque s’est lancé dans un nouveau projet depuis 2014. Un projet de restructuration et de développement qui s’étendra jusqu’à la fin de la saison prochaine et qui a déjà grandement porté ses fruits. Aujourd’hui, l’AS Monaco FF, qui est complètement indépendante des professionnels, a gagné du terrain, à force d’un travail de longue haleine, mais qui en valait la peine.
De l’école de foot à la DH
Qu’est-ce qu'un club sans licencié ? La réponse est évidente. Rien. La saison passée, le club comptait 150 joueuses contre une cinquantaine en 2 016. «Il y avait tout à reconstruire. Pour avoir plus de joueuses, il fallait bien évidemment que toutes les catégories jeunes existent au club, des U6 aux U18. Le vivier existait déjà, il ne manquait plus que les équipes pour pouvoir les accueillir. Aujourd’hui, nous avons des joueuses de Menton, de Roquebrune, Beausoleil ou encore de Nice », précise Thomas Martini, responsable du développement à l’ASMFF. Le club s’est même retrouvé victime de son succès, car il a été contraint de
supprimer cette saison son équipe de District à 7. « À Monaco, il n’y a pas assez de structures pour pouvoir accueillir tous les sportifs. Une partie de nos équipes s’entraîne à Blausasc, l’école de football à Cap-d’Ail et les U15 et U18 au stade des Moneghetti. Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde et nous sommes même obligés de refuser des joueurs. En même temps
c’est flatteur, mais d’un autre côté c’est dommage de devoir restreindre ses effectifs lorsqu’on a la volonté de faire grandir le club encore et encore », concède Thomas Martini. La popularité du football féminin et la stratégie de communication entreprise par le staff monégasque, ne sont pas étrangères à ce succès grandissant. Sur les réseaux sociaux, le club est omniprésent.
La visibilité est importante lorsqu’on veut se développer. Il faut savoir se faire connaître, mais aussi s’allier avec les bonnes personnes.
L’union fait la force
Depuis la saison dernière, le club du Rocher a noué des liens solides avec d’autres entités. Universitaires notamment. Le club a signé une convention de partenariat (de 4 ans) avec la Faculté des Sciences du Sport (UFR Staps) de l’université de Nice-Sophia Antipolis, ainsi qu’avec une université canadienne. Ce n’est un secret pour personne, il y a beaucoup moins d’argent dans le football féminin que chez son homologue masculin. Alors pour contrer les problèmes financiers, « puisque les joueuses ne touchent ni salaire, ni prime de match », s’allier avec des universités s’est avéré être une idée judicieuse. Et puis, il y a aussi des partenariats interclubs, comme avec celui de Draguignan, qui se sont noués. Mais l’AS Monaco FF est ambitieuse. Pour l’heure, le club est en pourparlers avec des grosses pointures comme l’Inter de Milan ou la Real Sociedad. Et il y a aussi les partenaires commerciaux, ceux qui souhaitent voir leur logo sur les maillots des joueuses. C’est aussi grâce à eux et aux subventions qu’octroie la mairie monégasque à ses diverses associations sportives que l’association peut mener à bien son projet. C’est donc toute une stratégie qui s’est mise en place pour que l’AS Monaco Football féminin retrouve sa santé d’antan. Il reste encore une saison au club de la Principauté pour mener à terme son projet de restructuration. Mais avec autant de volonté et d’efficacité, rien ne semble pouvoir stopper le club monégasque dans son sprint final.