Une formation pour « chasser » le loup
Quelle est donc cette « formation loup », qui est dispensée aujourd’hui par L’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), dans les locaux de la fédération de chasse des Alpes-Maritimes ? À quelques jours de l’ouverture de la chasse, l’écho a fait bondir le collectif du haut-pays Stop à la chasse au loup (SALCAL). Ces défenseurs de l’espèce protégée, opposés à toute forme de tir léthal, ont aussitôt dénoncé « une formation spécialement conçue pour que les chasseurs du département puissent acquérir un maximum de connaissances afin de mieux pouvoir tirer sur les loups qui, rappelons-le, sont protégés par la loi ». Appelant à la mobilisation, les militants projettent déjà «une formation officielle de l’Etat où les chasseurs apprendront tout pour mieux débusquer le loup, comment l’appeler, savoir où il se trouve… » Et interprètent : « La préfecture met la pression à l’ONCFS pour satisfaire les chasseurs. »
« Débordés »
Ce n’est pas d’aujourd’hui que les chasseurs sont appelés à contribuer à l’encadrement du loup, dont l’abattage fait l’objet d’un cadre strict (voir ci contre). Ils sont surtout autorisés à tirer pour défendre des troupeaux d’élevage, et parfois pour contribuer aux prélèvements. Ce qui est nouveau, cette année, c’est que la période de prélèvement commence le 1er septembre. À condition que le préfet de région demande à celui des Alpes-Maritimes de prendre un arrêté. Mais dans tous les cas, la formation est nécessaire aux chasseurs pour faire partie du dispositif (en plus du permis). « Nous avons 2 000 chasseurs formés, détaille Jean-Pierre Caujolle de la fédération des chasseurs des Alpes-Maritimes. Il y a des demandes pressantes de la préfecture. Visiblement, les brigades loups et les lieutenants de louveterie (les corps autorisés à tirer sur les loups) sont débordés, avec des meutes dans le Massif central. Tant qu’il n’y a pas d’arrêté, il n’y a rien d’officiel, mais on pense qu’ils vont faire appel à nous. On se tient prêts ». Il pointe également que le département est très exposé aux attaques et que les quotas ne sont pas encore remplis - « 26 loups abattus en France sur 43 ». Dimanche, ils seront donc environ 90 nouveaux chasseurs à prendre connaissance de la marche à suivre. Et Jean-Pierre Caujolle assure que les motivations divergent. « Sur nos 7000 chasseurs, certains se disent qu’il ne faut pas qu’on laisse les bergers se faire massacrer leur troupeau. Et les autres, pour qui ceux qui ont introduit le loup doivent se débrouiller. Mais on essaie de motiver nos troupes ».