Monaco-Matin

Au Festival de Deauville, Mélanie Laurent en vedette «américaine»

- DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PHILIPPE DUPUY

Le 44e Festival du film américain de Deauville s’est ouvert vendredi soir avec la projection du Secret des Kennedy de John Curra. Un biopic de bonne facture sur l’accident de voiture qui couta à Ted Kennedy la candidatur­e à la présidence des États-Unis en 1969 (une de ses secrétaire­s fut tuée, et il n’avoua pas tout de suite qu’il était au volant). Jason Clarke, qui incarne un Ted Kennedy très crédible, a reçu pour sa peine un «Deauville Talent Award». Mais c’est l’actrice et réalisatri­ce française Mélanie Laurent qui a volé hier la vedette en présentant, hors compétitio­n, son premier film tourné en langue anglaise et aux États-Unis: Galveston, un polar sudiste adapté du roman éponyme de Nic Pizzolatto avec Elle Fanning et Ben Foster (sortie en salles le 10 octobre).

« Un double pari »

Ben Foster (Comancheri­a, Hostiles, Inferno) y joue un petit gangster traqué, qui trace la route entre Louisiane et Texas en compagnie d’une jeune prostituée (Elle Fanning) et de sa petite soeur. Après le succès du documentai­re écolo Demain, co-réalisé avec Cyril Dion,

Mélanie Laurent change radicaleme­nt de genre… et de pays ! « Réaliser un film aux États-Unis faisait partie de mes fantasmes, explique la réalisatri­ce. J’ai pu le réaliser grâce au succès à l’étranger de Respire. On m’a proposé beaucoup de films sur des ados que j’ai refusés, mais quand l’adaptation de Galveston s’est présentée, j’ai sauté sur l’occasion. C’était un double pari: en tant que Française, tourner en anglais, une langue que je ne maîtrise pas vraiment; et en tant que femme, m’adapter à un genre plutôt viril.»

« Mélanie a su imposer sa différence »

La Française s’en tire avec les honneurs. Elle Fanning, qui a fait le déplacemen­t à Deauville pour défendre le film, ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur la réalisatri­ce qui, dit-elle, a été très protectric­e à son égard: «C’est un film noir assez violent, et mon personnage n’est pas épargné. C’est dans les choix qu’elle a faits de montrer ou de ne pas montrer certaines choses que Mélanie a su imposer sa différence. C’est une des meilleures réalisatri­ces avec lesquelles j’ai travaillé jusqu’ici», conclut la jeune actrice, qui a pourtant été gâtée jusque-là en la matière, entre Sofia Coppola (Les Proies), Sally Potter (Ginger & Rosa) et Haifaa al-Mansour (Mary Shelley). Le prix du Nouvel Hollywood que lui a décerné le Festival de Deauville vient couronner ce brillant début de carrière. À tout juste 20 ans, Elle Fanning a déjà une trentaine de films à son actif.

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(Photo AFP) Pour son premier film en langue anglaise et tourné aux USA, la réalisatri­ce française a fait appel à Elle Fanning (à droite).

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