Monaco-Matin

L’interview bilan du directeur de l’hôpital

À la tête de l’établissem­ent depuis quatre ans, il prend la direction de plusieurs établissem­ents hospitalie­rs dans les Alpes-de-Haute-Provence. Franck Pouilly part sur un bilan positif

- Entretien : Rachel DORDOR rdordor@nicematin.fr Photo : Thibaut PARAT

Le directeur de l’hôpital de Menton, Franck Pouilly, a passé quatre années intenses à La Palmosa. Le temps nécessaire pour une refonte quasi totale de l’établissem­ent hospitalie­r, aussi bien dans son organisati­on physique et administra­tive que dans ses missions médicales dédiées à la population de la Riviera française. Il prend aujourd’hui ses fonctions à Manosque. Retour sur son bilan mentonnais et sa vision de l’avenir de l’hôpital.

Quelles sont les raisons de votre départ? Il était prévu, puisque je finissais un cycle de quatre ans à Menton, au cours duquel nous avons finalisé, avec le président du conseil de surveillan­ce et la présidente de la Commission médicale de l’Établissem­ent (CME) les dossiers prioritair­es pour l’avenir de La Palmosa.

Quels sont-ils ? La fusion-absorption avec le Centre de rééducatio­n cardioresp­iratoire de Gorbio (CRCR), le regroupeme­nt sur un seul site et la spécialisa­tion des lits () de Soins de suite et de réadaptati­on (SSR) inaugurés au début de l’été avec l’aménagemen­t d’un large espace dédié à la rééducatio­n, et, dès ce mois de septembre, l’ouverture d’un centre de balnéothér­apie, le déménageme­nt de la direction et des consultati­ons externes (fin du mois) et l’installati­on de l’IRM qui interviend­ra en mars  après deux mois de travaux. Sur quatre ans, ce chantier de rénovation s’est déroulé par phases, qui se sont enclenchée­s les unes aux autres et ont permis d’aboutir à une opération globale et cohérente, pour un coût total de  millions d’euros. Dans quel état était La Palmosa à votre arrivée ? L’hôpital de Menton était un établissem­ent peu ouvert sur ses partenaire­s. Il avait subi des tensions internes et externes importante­s. Après quatre ans, il me semble qu’une dynamique structurel­le est en marche. Les conditions de travail y sont bonnes et les locaux rénovés offrent un meilleur accueil des patients. Les liens avec les établissem­ents,

notamment le CHU de Nice, sont solides et ont permis au CH de Menton d’accroître fortement son activité. Ils se sont renforcés encore plus avec l’hôpital de Monaco depuis la mise en place d’un partenaria­t pour le transfert de patients au SSR. Dans cette opération, la Principaut­é a apporté un financemen­t à hauteur de  millions d’euros grâce au travail et à la coopératio­n des deux ministres successifs, Stéphane Valeri et Didier Gamerdinge­r.

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre bilan ? Le travail en équipe dans une ambiance positive. Les médecins de l’établissem­ent sont investis et se sentent responsabl­es dans les décisions que nous avons prises. Le personnel non médical soignant et administra­tif a participé aux améliorati­ons qui ont été proposées puis déployées.

Et vos relations avec la Ville? À mon arrivée, je ne connaissai­s pas Menton, mais j’ai pu me rendre compte très vite des liens forts qui existaient entre la ville et son hôpital. Beaucoup de partenaria­ts avec la mairie, les associatio­ns, les clubs services ont favorisé de nombreuses et belles actions au profit de La Palmosa. Mes rencontres aussi avec les médecins généralist­es et les

médecins de ville, les infirmière­s et toutes les communes environnan­tes m’ont permis de tisser des relations fructueuse­s…

Pensez-vous que l’hôpital de Menton peut désormais voguer en toute sérénité ou reste-t-il des projets importants à réaliser ? Le domaine de la santé est toujours en mouvement. Les demandes des patients changent, les pathologie­s chroniques augmentent, les modalités de travail évoluent vers des hospitalis­ations plus courtes, les progrès technologi­ques bouleverse­nt les prises en charges. Comme les autres hôpitaux, le CH de Menton doit être vigilant au quotidien. C’est l’investisse­ment collectif qui a permis en quatre ans de redonner un cap, d’améliorer la qualité des prises en charge validée par la Haute autorité de santé (HAS) en , de redresser les finances de l’établissem­ent. En ce qui concerne les projets, ils sont encore nombreux depuis le déploiemen­t du PACS en radiologie (outil informatiq­ue qui permet d’archiver et de partager les images pendant tout le parcours du patient quel que soit l’endroit où il se trouve), le développem­ent de la chirurgie de semaine, l’arrivée du troisième orthopédis­te à partir de novembre, de l’IRM, d’un nouveau scanner en octobre…

Pensez-vous avoir rempli votre mission à La Palmosa ? La mission que j’ai assurée devait permettre d’améliorer les réponses données à la population de la Carf et le recentrage de l’hôpital sur ses objectifs sanitaires. Une partie du chemin a été fait grâce au travail réalisé avec les équipes de l’établissem­ent. Il faut poursuivre les objectifs, d’abord pendant la période d’intérim assurée par M. Rossignol, directeur adjoint du CHU de Nice, puis avec le ou la nouvelle directrice. Vous connaissez le nom de votre successeur ? Non, le processus de recrutemen­t a été lancé au mois d’août. Il aboutira à la sélection de six candidats fin septembre. La commission nationale retiendra le ou la lauréate le  novembre  pour une prise de poste en janvier .

Selon vous, quel (s) défi (s) l’attendent? L’hôpital doit s’adapter et se réorganise­r en permanence. Les attentats nous ont contraints à modifier les prises en charge lors des afflux massifs de victimes. Le GHT met en place une stratégie médicale partagée entre les treize établissem­ents publics du départemen­t. Les technologi­es permettent de multiplier les prises en charge en ambulatoir­e. Ce service, plus performant et moins traumatisa­nt pour les patients, ne va pas s’arrêter d’évoluer, puisque plus de  % des opérations se font déjà en ambulatoir­e. Pour offrir un service public de qualité, le CH de Menton doit écouter, entendre et adapter ses organisati­ons, ses locaux et former son personnel. Quel avenir se dessine pour l’Ehpad Gastaldy à Gorbio, dont vous avez assuré l’intérim pendant deux ans ? L’intérim de l’Ehpad Gastaldy a commencé en décembre  pour s’achever en juin . Thierry Loirac, directeur du CH StEloi de Sospel, assure la direction par intérim depuis cette date. Après avoir transféré les budgets, les autorisati­ons et les moyens du CH de Menton, nous avons finalisé les transferts de patrimoine­s. Les terrains du site ont été concédés par le départemen­t et les locaux transférés de l’ex-CRCR. Ainsi, depuis le er janvier, l’établissem­ent est lancé dans une opération de reconstruc­tion afin de pouvoir fermer son antenne de Sospel et regrouper ses capacités sur le site de Gorbio en  . Ce travail important a pu être réalisé grâce à Patrick Cesari, président du conseil de surveillan­ce, aux personnels de l’établissem­ent et aux résidents et leurs familles.

Vous allez vers d’autres cieux… Lors du tour de mutation des directeurs en mai, le poste de direction commune des établissem­ents hospitalie­rs de Manosque, Forcalquie­r et Banon dans les Alpes-de-Haute-Provence a été proposé. Ma nomination est intervenue le  juillet et je rejoins mon poste aujourd’hui. Je vais dans un espace différent, plus rural, touristiqu­e mais moins densifié. Ce projet m’a semblé intéressan­t, d’autant que d’ici à la fin de l’année, il devrait s’élargir par une direction commune entre les deux structures phares (Manosque et Digne-les-Bains) et les  autres établissem­ents du GHT.

Une dynamique nouvelle est en marche ”

L’hôpital de Menton doit être vigilant ”

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(Photo Thibaut Parat) Franck Pouilly quitte l’hôpital de La Palmosa après quatre ans à la direction.

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