Remaniement, prélèvement à la source: journée cruciale
Exit Daniel Cohn-Bendit. Mais les spéculations vont toujours bon train quant au nom du successeur de Nicolas Hulot, et à l’application ou non de l’impôt prélevé à la source, alors que le président Emmanuel Macron a fait hier sa véritable rentrée aux côtés de collégiens. Le chef de l’Etat était à Laval, en Mayenne, pour son premier déplacement en région depuis son retour de vacances. Accompagné notamment du ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, il a assisté ce lundi matin à la rentrée de collégiens.
La succession compliquée de Nicolas Hulot
Une semaine après la démission brutale de Nicolas Hulot, la journée d’aujourd’hui s’annonce cruciale, avec la perspective du remaniement et une réunion sur le prélèvement à la source, avec le Premier ministre Edouard Philippe et Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics. « Compte tenu de ce que Nicolas Hulot incarnait, cela va être compliqué de faire un simple remaniement poste pour poste. Je suis pour qu’on opère un rééquilibrage même a minima sachant que ce gouvernement portera sans doute le fer jusqu’aux élections européennes », estime un ténor et député de la majorité LREM, sous couvert d’anonymat. Du côté de l’Élysée et de Matignon, c’est le mutisme total sur un remaniement éventuellement plus large du gouvernement, qui se réunira demain en séminaire de rentrée. Seule certitude à ce jour : ce ne sera pas Daniel Cohn-Bendit, donné favori en fin de semaine dernière, qui remplacera Nicolas Hulot. Cette autre figure de l’écologie politique a annoncé dimanche que la décision avait été prise « d’un commun accord » avec Emmanuel Macron. Daniel Cohn-Bendit, hier sur France Inter a encore fait l’apologie de ses favoris: Pascal Canfin, président du WWF France, qui, selon lui « a un pragmatisme rigoureux ». Et Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et ancienne négociatrice pour la France lors de la COP21 qui « a l’intelligence et l’expérience de la négociation ».
Le Medef opposé au prélèvement à la source
Parmi les autres candidats potentiels figurent la députée de la majorité Barbara Pompili, le secrétaire d’État à la Transition écologique Sébastien Lecornu, l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy Chantal Jouanno ou le président de l’Assemblée nationale François de Rugy. Pour qualifier son état d’esprit, Nicolas Hulot a déclaré avoir « le coeur triste, l’esprit léger et la conscience tranquille » au micro de BFMTV . Aujourd’hui, l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire a pris le train à la gare de Saint-Malo pour rejoindre Paris. « Ça n’a pas été un week-end trop agité car tout s’est arrêté » a précisé l’écologiste qui a présenté sa démission il y a quelques jours et qui va abandonner son portefeuille aujourd’hui. Quant au prélèvement à la source qui doit entrer en vigueur début 2019, le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réitéré son opposition à ce système. « L’employeur n’a pas à connaître les revenus du foyer fiscal de son employé », a-t-il critiqué, hier sur France Info, plaidant pour «une mensualisation généralisée ». Le président devrait réclamer, aujourd’hui à Gérald Darmanin, qui a défendu tout le week-end la réforme qu’il pilote, des garanties solides. Emmanuel Macron, au plus bas dans les sondages, a jeté le doute jeudi, affirmant attendre « des réponses précises » avant de « donner une directive finale » sur l’avenir de cette réforme. « Tous les indicateurs qui viennent du ministère à Bercy nous disent que le système est prêt mais il ne s’agit pas de prendre la décision à la légère » ,aestimé le député LREM et mathématicien Cédric Villani sur CNews.