Monaco-Matin

Le Bizart Baz’art de Ben fait de l’oeil aux collection­neurs

Exposée au cours des quinze dernières années à Francfort, Liverpool, Paris et Lyon, cette pièce monumental­e de Ben est de retour à Nice. À visiter sur place - en groupe - ou à emporter…

- 1- ben-vautier.com FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Àquatre-vingt-trois ans, Ben est plus vivant que jamais. Son Bizart Baz’art n’est donc pas un mausolée. Ce cube habitacle de 5 mètres de côté, avec perron, terrasse et escalier, est la version fluxus du cabinet de curiosités. Tendance récupérati­on. Un inventaire savamment désordonné où le visiteur, selon le mot qui convient, peut s’imprégner de l’univers fantasque et déluré de son créateur. À l’intérieur, des centaines d’objets les plus hétéroclit­es et des pensées très ajustées. Dont cette allégation, assez gonflée pour une oeuvre exposée dans de prestigieu­ses institutio­ns: «Les musées ne servent à rien». Entre le jeu et la provocatio­n, de vraies questions. «Où est le nouveau?», s’interroge Ben, tiraillé par ses obsessions de renouvelle­ment et d’invention. Du sol au plafond, des assemblage­s de jouets, néons, miroirs et citations brossent avec humour, mais non sans profondeur, un tableau désenchant­é de la société de consommati­on. «Tout est art - tout est marchandis­e», prévient Ben qui donne à son antre l’allure d’un étalage où les collection­neurs pourraient être tentés de faire leur marché. «Toutes les pièces de Ben sont à vendre», dit un panneau accroché à l’entrée. En l’occurrence, c’est la pièce dans son ensemble qui se retrouve sur le marché. Ce fourre-tout d’art indissocia­ble est proposé à prix élevé; on parle d’un montant à cinq zéros.

« Que tout ne parte pas en mille morceaux »

Mais il faut savoir que le Baz’art est la plus grande des trois «cabanes» jamais réalisées. Les deux autres appartienn­ent au Centre Pompidou et au Mamac, celle-ci ayant été conçue en 2002 pour l’exposition Shopping, successive­ment présentée à la Kunsthalle de Francfort et à la Tate de Liverpool. En attendant qu’un acquéreur se manifeste, il est possible d’y accéder par petits groupes(1) dans le jardin de Ben à Saint-Pancrace. Avec l’espoir de voir le Baz’art y rester, si d’aventure personne ne devait l’acheter. Un projet de fondation est à l’étude: «Je n’ai pas l’intention de mourir demain. Mais je souhaite qu’un jour, la maison, l’atelier et la collection soient ouverts au public. Pour que tout ne parte pas en mille morceaux. À condition évidemment que Ben ne soit pas le raté qu’il croit qu’il est. Sans quoi tout ça finira… à la benne.»

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(Photos F.L. )
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A  printemps, Ben a un projet de fondation afin qu’un jour, sa maison, son atelier et la collection soient ouverts au public.
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