Infiltrations à L’Hélios : une famille raconte
Une femme a déjà déménagé deux fois afin que son deux-pièces où elle vit avec son compagnon et son tout jeune enfant soit rénové. Témoignage
L’Hélios, immeuble livré en 2013 pour lequel tout le monde s’accorde à dire que les problèmes d’humidité sont récurrents, aurait pu être une paisible résidence au pied du Rocher dédiée aux Monégasques locataires de l’État. Après nos articles parus dans Monaco-Matin du mardi 4 septembre, une dame, qui veut rester anonyme, nous fait part de ses mésaventures. «C’est du stress en permanence, explique cette locataire d’un deux-pièces au deuxième étage, niveau où tous les appartements subissent des désordres, selon Stéphane Lobono, président de l’association des résidents de L’Hélios. Avec mon conjoint et notre fils, nous en sommes à notre deuxième déménagement. »
« Des moisissures partout »
Deux déménagements ? « En 2017, nous avons constaté de l’humidité dans la salle de bains, le couloir et le salon (voir photos ci-dessous). Nous nous sommes relogés par nos propres moyens pendant cinq mois, de juin à octobre 2017. Durant cette période, nous n’avons payé ni le loyer ni les charges. Il faut dire que lorsque nous avons plié bagages et que les murs ont été sondés, il y avait des champignons et des moisissures partout! C’est énorme ce qu’il y avait ! Dans le dressing par exemple. Nos vêtements ont été désinfectés au pressing et les services de l’État ont payé la facture. Ils ont été très corrects, il faut le dire. » De retour chez eux à l’automne, la famille espérait être débarrassée de tout souci. La tranquillité n’a manifestement pas duré longtemps. «La Dasa (Direction de l’Action sanitaire) est revenue faire des prélèvements en janvier 2018. Elle a détecté de nouveau de l’humidité et de la moisissure. J’étais moralement fatiguée. Mon conjoint souffrait d’allergies respiratoires. J’ai demandé un relogement rapide. En avril, nous avons redéménagé rue Grimaldi, dans un appartement privé vraiment très correct. Mais ce logement n’est pas adapté aux meubles que nous avons achetés pour L’Hélios. »
De l’Île aux bambins à la Roseraie
Pas de chance pour cette famille : le petit était à L’Île aux bambins, au rez-de-chaussée de l’immeuble. Ce devait être idéal pour le jeune couple. Sauf qu’au mois d’août, ils ont appris que la crèche allait fermer de septembre à décembre en raison de travaux programmés pour traiter des zones d’humidité ! Direction la crèche de la Roseraie, derrière le chapiteau de Fontvieille… De son côté, l’association des résidents de L’Hélios, par la voix de Stéphane Lobono, a demandé au printemps
que «tout l’appartement soit refait. » Alors, bientôt un retour à la maison ? Le couple ne rêve que de cela, au point qu’il est en train de souscrire un contrat habitation-capitalisation. « J’espère vraiment retrouver mon appartement, explique la locataire. On est bien là où on est. C’est une résidence qui nous plaît beaucoup. Nous avons un grand deux-pièces de plus de 70 m2.
Je demande simplement à vivre tranquille une bonne fois pour toutes. »
« Une menace à moyen terme
Mais tranquille, elle ne semble pas l’être pour l’instant. «Nous devons réintégrer notre appartement début octobre. Mais je ne suis pas sereine. Quatre mois de travaux n’ont pas été suffisants, la première fois, pour mettre un
terme aux problèmes d’humidité. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? » Rappelons que, sur les 68 appartements de L’Hélios, selon Stéphane Lobono, près de la moitié a été détectée trop humide et dix appartements présentent ou ont présenté des traces liées à l’humidité. Le président de l’association souligne que toutes les salles de bains doivent être refaites, ainsi
que les fenêtres et une partie des coffres de stores qui sont à l’origine des problèmes. « Mais la fibre de bois, présente dans toutes les cloisons et absorbant l’humidité, demeure une menace, à moyen terme, pour l’immeuble, souligne-t-il. Il s’agit donc de trouver rapidement une solution avec toutes les parties prenantes. »