Palais-Bourbon : une femme au Perchoir ?
Quatre candidats LREM postulent à la succession de François de Rugy, parmi lesquels trois femmes et un favori, Richard Ferrand
La présidente LREM de la commission des Lois a décidé, hier après-midi, de soutenir Richard Ferrand pour la présidence de l’Assemblée nationale, au motif qu’elle « retrouve dans son projet les propositions qu’[elle] porte pour poursuivre la transformation de l’institution dans laquelle nous nous sommes engagés ». Elle assure n’avoir subi « aucune pression ». Pourtant, hier matin, Yaël Braun-Pivet avait affirmé que le président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale ne « pouvait pas incarner » le renouveau, puisqu’« il ne fait pas partie de ces personnes qui ont été appelées de leurs voeux par les Français pour renouveler la vie politique ». Interrogée sur d’éventuelles pressions subies pour retirer sa candidature, la députée a évoqué « une décision personnelle, imposée par personne ». À ce stade, six candidats – quatre LREM, un LFI et un LR – sont toujours en lice. Un vote interne départagera, lundi, les candidats LREM lors d’un séminaire de rentrée à Tours. L’ensemble des députés voteront le 12 septembre, jour de reprise, pour élire leur président.
Richard Ferrand (LREM).
Le député du Finistère, 56 ans, ancien socialiste rallié à Emmanuel Macron au début de sa campagne pour la présidentielle, préside le groupe parlementaire LREM depuis qu’il a dû quitter le gouvernement. Rattrapé par l’« affaire » des Mutuelles de Bretagne, dans laquelle il est mis en cause pour « prise illégale d’intérêts », Ferrand avait cédé à la pression et quitté le ministère à la Cohésion des Territoires où il avait été nommé dans le premier gouvernement d’Édouard Philippe. Plusieurs députés lui ont néanmoins apporté leur soutien, comme Amélie de Montchalin, Florian Bachelier ou Roland Lescure.
Barbara Pompili (LREM). –
A 43 ans, la députée de la Somme et ancienne secrétaire d’Etat à la Biodiversité, est proche de François de Rugy, avec qui elle a traversé, au temps de l’ancien monde, les soubresauts du groupe EELV à l’Assemblée. Passée à En Marche – elle est la première ancienne ministre à avoir rejoint Macron au nom de sa volonté réformiste –, elle préside la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale. Elle a reçu le soutien de Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, et de François-Michel Lambert.
Cendra Motin (LREM). –
La députée de l’Isère, âgée de 43 ans, vice-présidente de l’Assemblée entre juin et novembre 2017, n’a pas l’expérience de Barbara Pompili et c’est pourquoi elle avance le besoin de renouvellement, tant dans les visages que dans les habitudes, pour justifier sa candidature. « Richard Ferrand, il a une qualité : c’est son expérience politique. On en a eu besoin en tant que président du groupe au début de notre mandat, mais ce n’est pas ce dont a besoin ce poste », a-t-elle lancé, hier matin, sur LCI.
Philippe Folliot (LREM) .– Déjà candidat à ce poste en juin dernier, l’ancien UDI rallié à Macron avant le premier tour de la présidentielle, a fait acte de candidature. Député du Tarn depuis 2002, Folliot, 55 ans, met en avant son expérience pour « poursuivre l’ambitieux travail engagé par François de Rugy » et le fait qu’il est dégagé de tout enjeu lié à sa réélection.
Mathilde Panot (LFI). –
Bien qu’elle n’ait aucune chance de l’emporter, compte tenu des forces en présence, la députée du Val-de-Marne a été choisie par son groupe de la France insoumise. A 29 ans, Mathilde Panot entend « représenter la voix du renouveau démocratique, social et écologiste à l’Assemblée ».
Annie Genevard (LR). –
En accord avec Christian Jacob, la secrétaire générale des Républicains a annoncé, hier à midi, dans Le Figaro ,sa candidature. « Je ne me dis pas qu’il faut une femme. Je dis qu’il faut quelqu’un d’expérience qui ait une vision claire de ce qu’elle veut faire. Je pense cocher toutes ces cases », affirme la vice-présidente du groupe LR, députée du Doubs.