Monaco-Matin

Comment traiter l’acné chez l’adulte

Déjà testé dans la migraine et la schizophré­nie, un « médicament » potentiel se révèle prometteur contre les troubles de l’interactio­n sociale

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Il y a un an et demi presque jour pour jour [lire nos éditions du 11/03/2 017], nous vous présention­s les recherches très prometteus­es dans le champ de l’autisme d’une équipe de chercheurs sophipolit­ains (Institut de pharmacolo­gie moléculair­e et cellulaire). Avec elle, on voyait en effet se dessiner la perspectiv­e d’un traitement contre l’un des symptômes majeurs associés à ce trouble envahissan­t du développem­ent : les difficulté­s dans les interactio­ns sociales. Aujourd’hui, cette perspectiv­e se précise grâce aux éléments nouveaux recueillis par Thomas Maurin et Barbara Bardoni, les deux principaux investigat­eurs de cette étude. Ils ont en effet pu confirmer, sur deux modèles animaux(1) le rôle clé, dans ce symptôme, d’une enzyme (la phosphodie­stérase 2 A), cible thérapeuti­que potentiell­e.

Des médicament­s déjà testés dans la migraine

« On a fourni la preuve que l’expression de cette enzyme – qui appartient à la même famille que les enzymes ciblées par le… viagra ! – est augmentée chez les souriceaux souffrant de troubles de l’interactio­n sociale. Et, lorsque l’on inhibe l’activité de cette enzyme grâce à des drogues pharmacolo­giques, on observe une améliorati­on très nette des interactio­ns sociales. » Avantage majeur : les inhibiteur­s pharmacolo­giques utilisés par les scientifiq­ues azuréens ont déjà été testés par des laboratoir­es pharmaceut­iques dans d’autres indication­s, (Photo J.-S. Gino-Antomarchi) la migraine et la schizophré­nie en particulie­r. « Les essais cliniques avaient été abandonnés, du fait de la toxicité de ces drogues utilisées à des concentrat­ions élevées. Aussi, avons-nous réalisé nos expérience­s en essayant de définir la dose capable de produire des effets positifs, en inhibant juste l’excès d’activité de l’enzyme PDE 2A, sans aucun effet secondaire annexe. » L’efficacité de ces médicament­s potentiels pourrait s’expliquer par leur action sur les synapses (communicat­ions entre les neurones). « Sachant l’intérêt d’une prise en charge précoce dans des troubles comme l’autisme, nous avons testé l’effet d’un traitement chronique chez le souriceau de 5 jours. Au 21e jour, le traitement était suspendu et on analysait le comporteme­nt des animaux âgés de 30 jours [l’équivalent de l’entrée dans l’adolescenc­e chez l’homme, ndlr]. Les effets positifs sur les troubles de l’interactio­n sociale se maintenaie­nt parfaiteme­nt. » Ces recherches ont été publiées il y a quelques jours dans deux revues scientifiq­ues prestigieu­ses(2) et doivent désormais être poursuivie­s chez l’homme. Avec le soutien de l’industrie pharmaceut­ique. Appel lancé. 1. Des souriceaux et des rats génétiquem­ent modifiés qui reproduise­nt le syndrome de l’X fragile chez l’homme, une maladie génétique rare associée dans environ un quart des cas à des troubles du spectre autistique. 2. Nucleic Acids Research et Cerebral Cortex, 1-122018

 ??  ??
 ??  ?? Au premier plan, Thomas Maurin et Barbara Bardoni, les chercheurs à l’origine de ces découverte­s.
Au premier plan, Thomas Maurin et Barbara Bardoni, les chercheurs à l’origine de ces découverte­s.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco