Monaco-Matin

Tous au front pour sauver notre patrimoine

Avant les Journées du patrimoine le week-end prochain, le Loto façon Stéphane Bern reflète un regain d’intérêt des Français pour la sauvegarde des monuments en péril

- Dossier : Christophe CIRONE, Stéphanie GASIGLIA, Patrice MAGGIO, Ludovic MERCIER et Didier ZEITOUN

On n’avait jamais autant communiqué qu’avec ce Loto et la médiation de Stéphane Bern ! » Jean-Charles Marques se frotte les mains. Comme l’ensemble de la Fondation du Patrimoine, son délégué départemen­tal Alpes-Maritimes salue l’effet d’aubaine induit par ce Loto du patrimoine, lancé le 3 septembre, avec à la clé le « Super Loto » du vendredi 14. « Les gens sont intéressés, atteste Jean-Charles Marques. C’est une bonne chose, qui permet de parler du patrimoine. On espère que ce Loto va permettre de booster un certain nombre de projets qui le méritent, comme le château de la Reine Jeanne à Guillaumes. » Offrir un coup de jeune aux vieilles pierres. Tel est l’objectif de cette initiative inédite, qui vise à restaurer 269 monuments en péril, dont 18 en priorité. Par temps de vaches budgétaire­s maigrichon­nes, la Fondation du patrimoine et le populaire Stéphane Bern, remuant « M. Patrimoine » nommé par Emmanuel Macron, doivent rivaliser d’imaginatio­n pour sauvegarde­r notre patrimoine séculaire. Ouf : les Français se montrent de plus en plus sensibles à cette cause. Au point de bourse délier sans, pour une fois, rechigner.

« Les mentalités ont évolué »

« Il y a une forte sensibilis­ation au patrimoine dans notre pays », observe Jean-Charles Marques. Et pour cause. « Ensemble, France, Italie, Angleterre et Allemagne concentren­t 70% du patrimoine bâti mondial ! La France a sa part, avec un patrimoine particuliè­rement riche. » Les 35e Journées européenne­s du patrimoine, les 15 et 16 septembre, offriront une nouvelle occasion de le vérifier. À chacun sa façon de défendre cet ADN. Au pays des « Gaulois réfractair­es », Juppé puis Jospin ont permis la naissance, en 1996, de la Fondation du patrimoine. Aujourd’hui, son site Web fourmille de souscripti­ons, invitant à contribuer à la seconde vie de sites emblématiq­ues ou confidenti­els. Un geste de salut public défiscalis­é à 66 %. Dans les Alpes-Maritimes, Jean-Charles Marques recense ainsi 110 opérations. En vedette : la tour du monastère de l’île de Saint-Honorat, un joyau « unique » qui requiert quatre millions d’euros de travaux, financés pour moitié par l’Etat. L’église Saint-Pons, à Marie, a déjà récolté plus de 1 000 dons et 40 000 euros en faisant appel aux... Marie de France et de Navarre. Joli coup de com’. « Les maires sont bien sensibilis­és à l’intérêt de préserver une chapelle, un lavoir, un bâtiment militaire. C’est remarquabl­e dans les A.-M., mais assez similaire dans le Var, qui compte nombre de villages perchés plus imposants, note Jean-Charles Marques. Les mentalités ont évolué. Quand on met en valeur notre patrimoine, on fixe le touriste et on l’intéresse un peu plus. Or on a ici un patrimoine remarquabl­e, et une chance inouïe : avoir des résidents étrangers à demeure ! »

Une souscripti­on a eu lieu pour la restaurati­on des cloches de la collégiale de Saint-Paul-de-Vence.

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