Tous au front pour sauver notre patrimoine
Avant les Journées du patrimoine le week-end prochain, le Loto façon Stéphane Bern reflète un regain d’intérêt des Français pour la sauvegarde des monuments en péril
On n’avait jamais autant communiqué qu’avec ce Loto et la médiation de Stéphane Bern ! » Jean-Charles Marques se frotte les mains. Comme l’ensemble de la Fondation du Patrimoine, son délégué départemental Alpes-Maritimes salue l’effet d’aubaine induit par ce Loto du patrimoine, lancé le 3 septembre, avec à la clé le « Super Loto » du vendredi 14. « Les gens sont intéressés, atteste Jean-Charles Marques. C’est une bonne chose, qui permet de parler du patrimoine. On espère que ce Loto va permettre de booster un certain nombre de projets qui le méritent, comme le château de la Reine Jeanne à Guillaumes. » Offrir un coup de jeune aux vieilles pierres. Tel est l’objectif de cette initiative inédite, qui vise à restaurer 269 monuments en péril, dont 18 en priorité. Par temps de vaches budgétaires maigrichonnes, la Fondation du patrimoine et le populaire Stéphane Bern, remuant « M. Patrimoine » nommé par Emmanuel Macron, doivent rivaliser d’imagination pour sauvegarder notre patrimoine séculaire. Ouf : les Français se montrent de plus en plus sensibles à cette cause. Au point de bourse délier sans, pour une fois, rechigner.
« Les mentalités ont évolué »
« Il y a une forte sensibilisation au patrimoine dans notre pays », observe Jean-Charles Marques. Et pour cause. « Ensemble, France, Italie, Angleterre et Allemagne concentrent 70% du patrimoine bâti mondial ! La France a sa part, avec un patrimoine particulièrement riche. » Les 35e Journées européennes du patrimoine, les 15 et 16 septembre, offriront une nouvelle occasion de le vérifier. À chacun sa façon de défendre cet ADN. Au pays des « Gaulois réfractaires », Juppé puis Jospin ont permis la naissance, en 1996, de la Fondation du patrimoine. Aujourd’hui, son site Web fourmille de souscriptions, invitant à contribuer à la seconde vie de sites emblématiques ou confidentiels. Un geste de salut public défiscalisé à 66 %. Dans les Alpes-Maritimes, Jean-Charles Marques recense ainsi 110 opérations. En vedette : la tour du monastère de l’île de Saint-Honorat, un joyau « unique » qui requiert quatre millions d’euros de travaux, financés pour moitié par l’Etat. L’église Saint-Pons, à Marie, a déjà récolté plus de 1 000 dons et 40 000 euros en faisant appel aux... Marie de France et de Navarre. Joli coup de com’. « Les maires sont bien sensibilisés à l’intérêt de préserver une chapelle, un lavoir, un bâtiment militaire. C’est remarquable dans les A.-M., mais assez similaire dans le Var, qui compte nombre de villages perchés plus imposants, note Jean-Charles Marques. Les mentalités ont évolué. Quand on met en valeur notre patrimoine, on fixe le touriste et on l’intéresse un peu plus. Or on a ici un patrimoine remarquable, et une chance inouïe : avoir des résidents étrangers à demeure ! »
Une souscription a eu lieu pour la restauration des cloches de la collégiale de Saint-Paul-de-Vence.