Poumon : Niçois et Américains main dans la main
(Photo N.C.) depuis le lancement de l’étude. En effet, aux cellules circulantes, nous allons désormais adjoindre l’étude d’autres biomarqueurs mais aussi nous aider de l’intelligence artificielle pour la lecture des scanners. » La population-cible de l’étude reste les personnes de plus de 55 ans, qui ont fumé pendant au moins trente ans – ou fument encore, et sont atteintes d’une BPCO. Déjà diagnostiquée ou pas. « L’un des symptômes majeurs est un essoufflement à l’effort, renseigne le pneumologue. Les personnes se disent incapables de gravir un ou deux étages sans s’arrêter pour reprendre leur souffle. » Vous remplissez tous les critères ? Vous pouvez faire progresser l’étude Air. Au bénéfice de tous. Et au vôtre en particulier. Dépister le cancer du poumon dans le sang [lire ci-contre]. Cette perspective, ouverte par les travaux de recherches réalisés par le Pr Hofman, lui valait il y a cinq ans de se retrouver à la une des journaux du monde entier, un véritable supplice pour ce brillant scientifique azuréen, très discret. Parmi les nombreux défis qu’il était alors amené à relever, lui était notamment proposé de se rendre, en compagnie d’une délégation de la ville de Nice, à Houston dans le Texas. Houston, où se situe La Mecque de la cancérologie : le Centre médical MD Anderson. « Je me suis retrouvé autour d’une table, en compagnie des papes de la cancérologie, invité à parler de mes recherches sur le dépistage du cancer du poumon et aussi sur les liens avec la pollution », se souvient le Pr Hofman. À la fin de sa présentation, les spécialistes américains manifestent clairement le souhait de collaborer sur les projets. Et c’est trois ans plus tard, à Nice, au Palais des rois sardes, que Français et Américains se sont retrouvés cette semaine, pour sceller leur partenariat et faire le point sur les progrès dans le champ du cancer du poumon. Cette réunion, sous le haut patronage de la Ligue départementale contre le cancer, était aussi l’occasion pour les équipes américaines et niçoises, de consolider leurs interactions déjà très fortes autour du FHU OncoAge porté par le Pr Paul Hofman. Rappelons que ce programme d’investissements d’avenir est destiné à améliorer la prise en charge des patients âgés atteints d’un cancer ORL ou pulmonaire, et de maladies neurodégénératives. « La situation dans le département, du fait de sa démographie, préfigure ce qui va se passer dans le monde d’ici àans, renseigne le Pr Hofman. L’incidence du cancer du poumon, du fait du vieillissement de la population, ne cesse de progresser. Le risque de développer cette maladie, mais aussi la BPCO, augmente en effet avec l’âge, même chez les non-fumeurs ; on sait aujourd’hui que la pollution atmosphérique a un impact sur l’arbre respiratoire et les lésions précancéreuses. » Heureusement, l’arsenal contre le cancer du poumon ne cesse de s’enrichir. « De nouvelles thérapies ciblées sont développées, l’immunothérapie a ouvert des voies nouvelles, on progresse à grands pas dans la connaissance des mécanismes de résistance… On peut se réjouir aujourd’hui de disposer d’un panel de thérapeutiques qui nous permettent de changer le fusil d’épaule en cas de résistance. » Des thérapeutiques (photo N.C.)