Quand passer une IRM est une épreuve psychologique Soins
La perspective de bénéficier de cet examen inquiète fortement certains patients. Une peur totalement injustifiée avec laquelle les professionnels doivent chaque jour composer
e matin, je suis allé à l’hôpital pour une IRM. Eh bien, franchement, je n’ai pas envie de recommencer. Je n’étais pas très serein. » Jean-Luc, solide quinqua, pas peureux pour deux sous, avoue son malaise lorsqu’il a dû passer cet examen pourtant absolument indolore. En discutant avec les uns et les autres, force et de constater que les patients sont nombreux à confesser une véritable angoisse lorsqu’il s’agit d’entrer dans le tunnel. Pourtant, mis à part le bruit, effectivement désagréable, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire qu’à s’allonger sur la table, se laisser glisser dans l’appareil et attendre sans bouger la fin des examens. Nous en avons fait l’expérience pour ce reportage.
Les deux côtés ouverts
Le Dr Jean-Michel Cucchi, chef du service d’IRM du Centre hospitalier Princesse-Grace de Monaco, reçoit régulièrement des patients inquiets, à l’idée de se retrouver « enfermés » dans la machine en particulier. « Mais franchement, de vrais claustrophobes, qui ne prennent même pas l’ascenseur, il y en (Photo Ax.T.) a peu ! », reconnaît-il. Pourquoi donc cette impression d’avoir entendu souvent des histoires de personnes victimes de véritables crises de panique ? Cela tiendraitil de la légende urbaine ? Non, c’est bien réel. Mais cette peur est totalement infondée. « En fait, il y a un décalage entre les croyances et la réalité de l’examen aujourd’hui. Les premières machines d’IRM présentaient des tunnels relativement étroits et fermés au fond par une grille. Ce n’est plus le cas, les deux côtés sont ouverts et le diamètre a nettement augmenté. » Ainsi le patient a toujours largement la place de s’y glisser, y compris s’il affiche un surpoids. Et il n’y a aucun risque d’y rester coincé. D’autant que « pour une cheville ou un genou, le haut du corps reste à l’extérieur, rappelle le Dr Cucchi. « Pour un examen de la tête, du cou ou de l’épaule, il faut effectivement entrer entièrement dans le tunnel, mais il n’y a pas plus de risque de ne pas pouvoir en sortir ! » S’il s’agit de scruter le cerveau, une sorte de casque est positionné sur le visage pour empêcher de bouger. Certes, on se sent « prisonnier », cela peut être un peu impressionnant mais un petit miroir permet de voir ce qu’il se passe autour. Il est également possible d’écouter de la musique grâce à un casque, histoire de penser à autre chose. « À l’inverse, certaines personnes sont tellement détendues qu’elles s’endorment ! », sourit le Monégasque. Donc pas de panique ! Et si vous ne vous sentez pas à l’aise, parlezen à l’équipe médicale qui vous aidera à relativiser et à vous détendre. Jusqu’à l’endormissement ?
« Les premières machines étaient plus étroites qu’aujourd’hui »