La police maritime change de braquet
L’unité cycliste de proximité portuaire de la police maritime, actuellement en expérimentation, a reçu, hier, la visite du prince. L’unité pourrait être pérennisée, tout comme le scooter des mers
Rapides. Favorisant la proximité. Et, surtout, passe-partout sur l’asphalte, les chemins de traverse comme les pontons de ports. Dans le cadre du plan de réorganisation « Sûreté publique 2020 », la police maritime s’est équipée, depuis début juin, de deux vélos électriques flambant neufs. Aux caractéristiques appréciées de ses pilotes, malgré son poids conséquent (lire ci-contre), car affichant une pointe de vitesse à 45 km/h et 60 kilomètres d’autonomie. Largement suffisant pour sillonner un territoire étriqué de 2km², entre le quartier de Fontvieille et le Larvotto.
« On nous voit différemment »
Si, dès l’origine, l’expérimentation était échelonnée jusqu’à la fin du mois, celleci pourrait bien être pérennisée dans le temps, au vu des retours positifs de la population. « On nous voit différemment. Le contact et le dialogue s’engagent plus facilement», confiait, hier, l’un des agents de la police maritime au prince Albert II, venu rendre visite à cette unité cycliste de proximité portuaire (UCPP). Souverain qui a troqué la chemise et le costume pour la panoplie intégrale de la
police, avant de visser le casque – cadeau de la Sûreté publique – sur sa tête et d’enfourcher le vélo habillé aux couleurs du pays. Une petite boucle de quelques minutes pour appréhender tous les avantages que présente l’équipement. « La mission de fond des agents ne change pas. Mais cette unité permet des interventions plus rapides, plus dynamiques, sur des secteurs plus difficiles.
Cette innovation répond aux critères environnementaux voulus par le prince et permet d’améliorer la qualité des missions », détaille Richard Marangoni, directeur de la Sûreté publique.
Utile pour le renseignement
Justement, quelles sont-elles ces missions ? «Le renforcement de la présence dans les zones maritimes, l’accroissement
des contrôles préventifs, d’identité donc, mais aussi l’intensification des contacts avec les interlocuteurs du milieu portuaire », poursuit-il. De la régulation du trafic au défaut de stationnement pouvant gêner l’activité portuaire, en passant par le contrôle des yachts et navires de croisière, le spectre d’interventions est large. Un travail de longue haleine, de fourmi même, quand on
sait que la capacité d’accueil flirte avec le bon millier de bateaux sur les deux ports de la Principauté. «On demande les documents afférents aux navires, la liste du personnel et des passagers, explique l’un des membres de la police maritime .Onest en lien permanent avec les entités portuaires: la direction des Affaires maritimes, le Yacht-club de Monaco, la Société d’exploitation des
ports de Monaco. Avec l’utilisation du vélo, c’est utile pour le renseignement. Les gens sont plus enclins à nous apporter des éléments intéressants. » Une unité cycliste qui prendra, sans doute, tout son sens avec la tenue prochaine du Monaco Yacht Show, durant lequel les entrées et sorties se feront plus intenses.