Éboulement: «Je reste confiante quant au lancement des travaux»
Le maire de Sospel, Marie-Christine Thouret revient sur l’état du versant en cours d’études et les travaux du barrage naturel. Car depuis le 14 avril quarante-cinq habitants se retrouvent isolés
Entre exaspération chez les uns et refus de la fatalité chez les autres, chaque « Dérouté » vit différemment la contrainte de l’isolement au quotidien. Mais la majorité fait preuve de solidarité. Une situation inédite qui intéresse les médias français. Mais qu’en est-il aussi dans les coulisses, côté élus et décideurs ? C’est le maire Marie-christine Thouret qui a accepté d’aborder avec nous plusieurs points qui reçoivent peu d’échos malgré leur importance. « Il y a quatre problèmes depuis le glissement de terrain du 14 avril, précise immédiatement l’édile. En premier, la situation humaine, en général et en particulier, des habitants isolés et dont tout le monde a parfaitement conscience. Il y a aussi le sujet de la nouvelle route qu’il faut mieux expliquer. Et puis, aussi, ce dont on ne parle pas mais qui nous prend là aussi beaucoup de temps et d’énergie : l’état du versant aujourd’hui et le barrage dans la rivière.» Et le maire de compléter : «La stabilité ou non du versant a de suite fait l’objet d’une étude préalable qui n’alerte d’aucun signe majeur mais en appelle par contre une autre plus poussée
au niveau géologique et géotechnique.» Cette dernière sera lancée courant automne.
«L’urgence est là, majeure »
Le barrage naturel créé par les matériaux effondrés dans la Bévéra en contrebas de la route disparue est-il préoccupant ? Le maire n’écarte pas le scénario catastrophe en cas
de crue décennale ou, pire, centennale. Ce serait alors tout le centre-bourg et les propriétés en amont et aval qui pourraient risquer sérieusement «L’urgence est, là, majeure. Nous devons absolument nous concentrer aussi sur cela en parallèle. Le service SMIAGE de la Carf va donc très prochainement entreprendre une deuxième phase de travaux.»
Objectif : récréer la trajectoire de la rivière, élargir un chenal de 20 mètres, abaisser de 4 à 5 mètres le niveau de la retenue d’eau actuelle (d’environ 40 000 m3) et créer une pente douce pour réduire la vitesse de l’eau. Coût et durée de l’opération 800 000 euros et trois mois. Enfin, la nouvelle route, qu’en est-il ? «Nous sommes pleinement mobilisés sur ce
dossier très complexe. Ce jeudi, nous recevons le rapport du maître d’oeuvre TPF Ingénierie recruté en juillet. Un rapport qui détermine le tracé ainsi que les types et emplacements des études du sol qui seront nécessaires, et servira à établir le cahier des charges de consultations des entreprises.» Mais l’objectif du lancement de la construction fin décembre pourra-t-il être tenu ? Oui, d’après MarieChristine Thouret. «Je suis confiante et nous avons obtenu l’accord de quasiment tous les propriétaires.; Bien sûr, chaque étape à venir pourrait présenter un nouvel obstacle, mais nous devons penser positivement. Et si, en décembre les travaux n’ont pas commencé, j’irai moimême donner le premier coup de pioche !»
Réunions prévues jeudi
Une réunion avec l’écologue Symbiodiv, chargé de l’étude environnementale, est également prévue ce jeudi. «Un expert nous a déjà officieusement rassurés mais l’étude est nécessaire. Nous ne savons pas encore sa durée mais il faudra du bon sens entre la protection de l’environnement que nous défendons absolument et les nécessités imposées.» Rester dans les clous et, à la fois, minimiser les délais n’est pas une mince affaire, mais la commune semble pouvoir compter sur un soutien particulièrement appuyé de la part du Département ainsi que des services de la préfecture et de la CARF.