DESCHAMPS COMME À LA MAISON À CAP-D’AIL
Désormais, les footballeurs de l’USCA fouleront le stade «Didier Deschamps». Le sélectionneur des Bleus a dévoilé, hier, la plaque portant son nom devant 400 spectateurs. Et la Coupe du monde!
Le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps, a donné son nom au stade Marquet hier. Dans son discours, le double champion du monde a rendu un hommage appuyé aux bénévoles et amateurs, et loué le «moyen d’insertion incroyable qu’est le football». Quatre cents personnes ont fêté leur héros venu avec la Coupe du monde.
Ils n’ont pas connu l’épopée de 98. Ni les deux coups de tête de Zidane contre le Brésil. Encore moins Didier Deschamps comme fringant capitaine de cette équipe de France « black-blanc-beur ». Hier soir sur le rectangle vert de Cap-d’Ail, les minots de l’USCA et du centre de loisirs ont adulé « DD », le sélectionneur. L’architecte du triomphe en Russie aux côtés de Griezmann et des autres. L’homme aux deux étoiles. Désormais, cette jeune génération ne foulera plus le gazon synthétique du stade Marquet mais bien celui de Didier Deschamps. Après Bayonne, sa ville de naissance, c’est cette fois la municipalité de Cap-d’Ail – où il réside depuis 2001 – qui a choisi de donner son patronyme à l’enceinte sportive. A deux pas du Louis-II, là où le footballeur émérite a amorcé sa « seconde vie », celle d’entraîneur.
« Gagner en Russie n’est pas un mince exploit »
Pour le maire de la commune, c’était une évidence. Sans s’attarder sur un palmarès long comme le bras, Xavier Beck a rappelé que Deschamps fut l’homme du renouveau. De la reconstruction. L’une des trois personnalités au monde à avoir raflé le sacre mondial sur et au bord du terrain. « Vous êtes celui qui a redoré l’image de l’équipe de France après le désastre de Knysna. Vous êtes aussi le premier chef français dans l’histoire
à gagner en Russie. Il y en a d’autres qui ont fait de belles campagnes mais ça s’est toujours mal terminé. Gagner en Russie n’est donc pas un mince exploit », a-t-il confié, avec humour. Plutôt que de tirer la couverture à soi, Didier Deschamps, un brin gêné par ces louanges dithyrambiques, a très vite orienté son discours sur les valeurs du football amateur. « On a besoin de ces bénévoles qui ne comptent pas leurs heures, de ces éducateurs qui ont
cette dure tâche d’encadrer et d’éduquer ces jeunes, de leur inculquer les bonnes valeurs, le respect. Le football est un incroyable moyen d’insertion. Il faut qu’ils écoutent les adultes qui sont là pour les faire grandir avec des valeurs essentielles qui leur serviront dans la vie, même s’ils ne deviennent pas professionnels. »
Visite surprise de son fils et du… trophée !
Dans le public, justement, bon
nombre de ces éducateurs et bénévoles touchés par ces quelques mots d’hommage. Mais aussi des personnalités locales et des anonymes. Avec le maillot des Bleus, millésime 1998, ou avec les dernières tuniques encore orphelines de la seconde étoile. On a même croisé la mascotte de Footix, format carton. Au loin, un homme brandit la Coupe du monde. Factice, pour le coup. Jamais, en revanche, il n’aurait imaginé que la « vraie » déboule sous ses yeux, à portée de main. Amené sur un plateau par Dylan, le fils de Didier Deschamps, dont ce dernier ignorait la venue. Qui plus est sur le titre mythique de Gloria Gaynor, « I Will Survive ». « Quel pied ! Oh putain ! », aurait lâché un Thierry Roland de son vivant. « Et ce n’est pas terminé, il y aura peut-être d’autres titres », prédit le prince Albert II, présent en « ami et voisin ». Pour qu’une autre génération, encore, connaisse ce doux parfum de bonheur, d’enivrement.