Monaco-Matin

Extension en mer : première pierre posée !

Le premier caisson de la future extension en mer a été immergé hier. Un moment historique

- ARNAULT COHEN acohen@monacomati­n.mc

Sur tout chantier d’envergure, il y a toujours un momentclé. Un geste fondateur. Une étape inoubliabl­e, sans laquelle rien ne serait ensuite possible. Cet instant-charnière dans le chantier titanesque de l’extension en mer s’est produit hier, à 13 h 49. Lorsque le premier des dix-huit caissons qui supportero­nt le futur quartier a touché le fond de la mer. L’opération n’a pas été simple. Elle a duré plus de vingt-quatre heures. Tout a commencé mardi. Il s’est agi de déplacer ce gros caisson de 30 m de côté et de 26,50 m de haut de l’endroit où il était amarré depuis le 25 juillet, jour de son arrivée en provenance du port de Marseille, lieu de sa fabricatio­n. Au mouillage depuis un mois et demi au large du Sporting, l’énorme brique flottante a été déplacée jusqu’à son emplacemen­t définitif. À l’angle ouest de la ceinture du futur quartier de l’Anse du Portier.

Opération très délicate

« Cette opération a pris une partie de la journée de mardi, explique Philippe Jan, le directeur des opérations chez Bouygues Travaux publics. Il fallait être le plus précis possible, étant donné que le premier caisson est déterminan­t. C’est le caisson capital, celui sur lequel les suivants vont s’appuyer. Sa position détermine la magistrale, c’està-dire l’alignement de la structure. » Une opération extrêmemen­t délicate, quand on sait qu’il fallait poser ce cube volumineux en béton armé, pesant plus de 5 000 tonnes, à un point précis, avec une tolérance de 20 cm au maximum. Comment ? « Le caisson est équipé de balises GPS qui nous permettent de situer sa position pendant la manoeuvre, détaille Philippe Jan. Lorsqu’il est arrivé au-dessus de sa position théorique, nous avons commencé à le remplir d’eau, progressiv­ement, cellule par cellule, de manière équitable pour qu’il conserve son assiette horizontal­e. » Seulement, mardi, à cause du courant, l’opération a dû être interrompu­e en fin de journée. « Nous avions du mal à le maintenir en position. Nous avons donc décidé d’amarrer le caisson entre deux eaux, pour la nuit, et de reprendre l’opération le lendemain. »

Deux caissons par mois

Hier, donc, les conditions météo étant favorables, le ballastage du caisson a repris. Et lorsqu’il s’est retrouvé à moins de 50 cm du remblai d’assises, de nouvelles mesures ont été prises. « Le caisson était parfaiteme­nt bien positionné, poursuit Philippe Jan. Le ballast final a été lancé pour l’asseoir et le maintenir au sol. » Des contrôles topographi­ques précis ont ensuite été effectués, avec les repères GPS et les plans du projet. « Le caisson était exactement à sa place, se réjouissai­t hier soir le directeur des opérations. Nous l’avons alors entièremen­t rempli d’eau pour assurer sa stabilité. » Le premier caisson de l’extension en mer est donc posé à 20 mètres de fond. Il dépasse désormais de 6,50 m au-dessus du niveau de la mer. « Cela correspond à la hauteur de la future promenade », indique Philippe Jan. Et maintenant ? Début octobre, il sera rempli de sable pour l’ancrer définitive­ment sur son assise. La semaine prochaine, mercredi ou jeudi, aux premières lueurs du jour, un deuxième caisson devrait arriver de Marseille et sera aussitôt immergé, fixé au premier. Puis, à un rythme d’environ deux par mois, la ceinture de l’extension en mer sera bouclée en juillet 2019. Près de deux milliards d’euros seront investis dans ce projet de création d’un nouveau quartier, porté par la SAM Anse du Portier.

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(DR) Le caisson dépasse désormais de , m au-dessus de l’eau ; la hauteur de la future promenade.

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