Monaco-Matin

BOL D’OR AU CIRCUIT PAUL-RICARD « Faire honneur au numéro  »

Grand artisan du premier sacre mondial d’une équipe japonaise en endurance, Freddy Foray entame la saison 2019 aujourd’hui avec l’ambition de maintenir la Honda F.C.C. TSR au sommet

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

On l’avait quitté déçu mais pas abattu au soir du Bol d’Or . Au Castellet où il était bien parti pour transforme­r son coup d’essai en coup de maître avec l’équipe japonaise F.C.C TSR avant la chute du jeune coéquipier azuréen Alan Techer synonyme de fin du match au sommet contre la Yamaha GMT  victorieus­e. On l’a retrouvé hier souriant et impatient. Pressé d’entamer plein gaz la nouvelle saison tout à l’heure (premiers essais qualificat­ifs de  h  à  h ). Dans la peau du tenant du titre, s’il vous plaît, en compagnie de l’Australien Josh Hook et de Mike Di Meglio, ancien rival récemment recruté. Maillon fort de la chaîne ayant permis pour la première fois à une structure du pays du soleil levant de briser l’hégémonie française en endurance, Freddy Foray n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. À  ans, ce voisin vivant à Venelles, près d’Aix-en-Provence, se verrait bien baptiser la plaque numéro  désormais placardée sur la CBR  RR soutenue par Honda France au champagne, dimanche en terre varoise... Très sincèremen­t, à ce moment-là, même si le feeling avec la moto et l’équipe était d’entrée excellent, je ne pensais pas que ça arriverait si vite.

AUJOURD’HUI 14 h : ouverture du circuit au public 15h40 : essais qualificat­ifs Bol d’Or 17h40 : essais qualificat­ifs Bol d’Or Classic 18h40 : essais qualificat­ifs Bol d’Argent 20h30 : essais de nuit Bol d’Or 21h40 : essais de nuit Bol d’Or Classic

DEMAIN 8h30 : essais qualificat­ifs Bol d’Argent 9h40 : essais qualificat­ifs Bol d’Or 11h40 : essais qualificat­ifs Bol d’Or Classic 13h15 : départ du Bol d’Argent 16h15 : arrivée du Bol d’Argent 20h30 : départ de la 1re manche du Bol d’Or Classic 22h30 : arrivée de la 1re manche du Bol d’Or Classic

SAMEDI 8h30 : départ de la 2e manche du Bol d’Or Classic 10h30 : arrivée de la 2e manche du Bol d’Or Classic 11 h : warm up Bol d’Or 15 h : départ du 82e Bol d’Or

DIMANCHE 15 h : arrivée du 82e Bol d’Or

Tarifs (pass 3 jours uniquement) : enceinte générale 70 (46000 places assises en accès libre), aire du Mistral MCTBO 82 aire du Lac 86€. Location : www.boldor.com Non, je n’imaginais pas gagner les  Heures du Mans cette année. D’accord, après avoir animé la lutte au sommet du Bol jusqu’à  heures du mat’, on redémarrai­t là-haut en visant la victoire et rien d’autre. Objectif logique. Mais de là à gagner l’autre double tour d’horloge, puis de coiffer la couronne mondiale, dans ma tête, il y avait un grand pas à accomplir...

La frustratio­n du Bol, vous l’avez ruminée un peu, beaucoup ou pas du tout ? Pas un instant ! Cet incident, vous savez, il peut arriver à tout le monde. Vous êtes en train de vous battre pour la victoire, vous attaquez, vous flirtez avec les limites, sans cesse. Et voilà... Alan (Techer) a chuté. Ça aurait pu être moi, ou Josh (Hook). Personne n’est à l’abri d’une erreur. Au Castellet, nous avons tout de même glané des points précieux ndlr). Le bilan restait très positif puisque l’équipe F.C.C. TSRHonda France venait de démontrer son aptitude à figurer à la pointe du combat.

Pour vous, il s’agit du troisième titre mondial en endurance. L’obtenir Freddy Foray : « La concurrenc­e s’annonce encore très affûtée. A nous de rester humbles, concentrés sur notre rythme. »

à Suzuka avec une équipe japonaise, et dans la peau du capitaine de route, ce fut un frisson particulie­r ? Oui, bien sûr. Celui-ci, on peut dire que le savoure plus. Les deux premiers, j’étais très jeune. Comme Josh et Alan aujourd’hui. J’étais heureux mais je ne me rendais pas vraiment compte. Là, j’avais déjà emmagasiné un bon paquet d’expérience avec Honda lors des saisons précédente­s. Et j’ai été bien au-delà de mon rôle de pilote. Avec mes coéquipier­s, avec le team qui disputait sa première campagne complète en EWC, je me suis beaucoup investi. Devenir champion du monde au sein d’une structure qui ne l’a jamais été, ça fait super plaisir. C’est une vraie fierté personnell­e.

Quel a été le moment le plus fort ? La victoire au Mans ou la délivrance à Suzuka ? Quand vous gagnez une course de  heures, c’est toujours un sentiment spécial... (Il réfléchit) Difficile de classer toutes ces vives émotions qui ont jalonné la saison. À Oschersleb­en, on ne pensait pas gravir la plus

haute marche du podium. Chouette surprise ! C’est là, en Allemagne, que l’on a compris. Le titre nous tendait les bras. Restait à le saisir. Plus facile à dire qu’à faire. Au Japon, ces  heures m’ont paru bien longues, presque interminab­les. Il fallait impérative­ment tenir la distance et franchir la ligne. Gérer notre capital. Mission accomplie ! Un achèvement fantastiqu­e à domicile pour F.C.C. TSR, Honda, Bridgeston­e... Le duel avec la Yamaha du GMT  a été intense jusqu’au bout. Dans quel domaine avez-vous fait la différence ? Je pense qu’on est resté humble, à notre place. On n’a jamais voulu en rajouter. Quand nous n’étions pas les plus rapides, on assumait totalement. Côté GMT, ils étaient très forts, OK, mais ils ont commis trop d’erreurs. Celle du Mans leur a coûté beaucoup de points et collé une pression monstre.

Chez F.C.C. TSR, vous avez découvert une autre philosophi­e de la compétitio­n, une nouvelle méthode de travail. C’est facile de s’adapter ?

Ouietnon.Audébut,ilya pas mal de choses à décoder chez les Japonais. On tâtonne, on galère un peu. J’arrivais chez eux, donc c’était à moi de m’intégrer. Voilà, notre féroce envie commune de gagner et leur état d’esprit très réceptif a accéléré le processus. Et maintenant, ça va encore plus vite pour Mike (Di Meglio) parce que je l’aide à comprendre quelques petites finesses et subtilités importante­s (Rires).

Question à l’ancien pilote du team européen Honda Endurance Racing : la très forte connexion entre F.C.C. TSR et le HRC, ça change la vie ? Ah oui ! Définitive­ment (large sourire). Fujii (le patron du team, ndlr) a toujours travaillé avec le HRC (le départemen­t compétitio­n de Honda). Alors, quel que soit le format de la course, on dispose d’un matériel de pointe. Top niveau! Moi qui suis un pur produit de l’endurance, je pensais que seuls les pilotes de GP avaient accès aux machines du HRC. Mais non ! La preuve...

Vous redémarrez ici au guidon de l’ancienne CBR. Pourquoi ? Entre Suzuka et le Bol, il n’y a qu’un gros mois. Chez nous, la nouvelle machine n’est opérationn­elle que pour les épreuves de

 heures. Évidemment, la question s’est posée cet été. Mais nous n’avons pas tourné longtemps autour du pot. Pour essayer de gagner le Bol, on a d’abord besoin d’une moto fiable.

Mike Di Meglio ? C’est un gros c ...... ! (Il se marre) Sans blague, je le connais bien. Il a deux enfants, comme moi. Donc un mec bien dans ses pompes, forcément. Côté pointe de vitesse, il n’a plus rien à démontrer. Son expérience en endurance ne pèse pas encore très lourd, mais il a déjà réalisé du super travail. Nous, on a besoin d’un gars comme lui, un rapide. Excellente recrue, donc !

En tant que champion du monde, vous ne pouvez viser que la victoire ce week-end, non ? Faire honneur au numéro , c’est notre ambition, en effet. Mais cette plaque ne va pas nous propulser en haut du podium à coup sûr. Si le GMT  ne figure plus à l’affiche, la concurrenc­e s’annonce encore très affûtée. À nous de rester humbles, concentrés sur notre rythme. De bosser comme d’habitude, quoi !

On vous donne le choix : gagner le Bol ou conserver le titre. Votre préférence ? Il faut choisir ? Vraiment ? (Rires) C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre autre chose que ‘‘les deux’’. Allez, comme je m’occupe toujours en priorité de l’instant présent, commençons par décrocher le Bol. Après, on verra...

Pour gagner le Bol, on a d’abord besoin d’une moto fiable”

 ??  ??
 ??  ?? Freddy, si on vous avait dit à l’arrivée du Bol d’Or  que vous décrocheri­ez onze mois plus tard le titre FIM EWC avec deux victoires au compteur, comment auriez-vous réagi ?
Freddy, si on vous avait dit à l’arrivée du Bol d’Or  que vous décrocheri­ez onze mois plus tard le titre FIM EWC avec deux victoires au compteur, comment auriez-vous réagi ?

Newspapers in French

Newspapers from Monaco