Monaco-Matin

Pas de record du monde pour le triathlète écolo

Julien Moreau s’était mis en tête de battre le record du monde du plus long triathlon. Peine perdue. Mais son aventure et son combat pour l’environnem­ent continuent

- ELODIE ANTOINE

La semaine dernière, Julien Moreau rejoignait la Principaut­é à la nage après avoir parcouru 290 km depuis Marseille. Mercredi, c’est en courant et accompagné de deux jeunes de la section sportive du Yacht-club de Monaco qu’il repartait. Il a troqué ses palmes pour une paire de baskets et s’est élancé pour boucler la dernière partie de son aventure et rejoindre Paris.

Pas de record mais toujours l’envie

Lorsqu’il entreprena­it ce long périple il y a 102 jours, le natif de Saint-Malo avait deux objectifs. L’un ne sera malheureus­ement pas rempli, mais le second, lui, est toujours d’actualité. La Mexicaine Norma Bastidas sera toujours détentrice du plus long triathlon du monde. Un record qu’elle a établi en 2014. « J’ai pris beaucoup trop de retard, huit jours au total, j’ai utilisé des palmes alors que je n’aurais pas dû et puis je ne vais pas parcourir assez de kilomètres en courant », concède Julien Moreau. Mais il ajoute que finalement «le plus important, ce n’était pas ce record ». Forcément, il y a un peu de déception, mais un autre combat l’attend. Pour rejoindre Paris, il va parcourir 1 200 km et son parcours sera ponctué de visites dans différents établissem­ents scolaires. Avec les élèves et leurs enseignant­s, ils tenteront de trouver des solutions pour créer des écoles plus écologique­s. Il a déjà réussi à faire supprimer d’ici 2020 les bouteilles en plastique dans les cantines scolaires où l’eau du robinet y est potable. « Pour l’heure, je suis intervenu dans 29 écoles et j’ai rencontré 2 300 jeunes. Normalemen­t, je devrais aller dans une vingtaine d’établissem­ents, mais comme j’ai pris du retard, il va falloir que je me réorganise. C’est un peu compliqué, mais je vais prendre le temps sur la route de reprendre tout cela », explique le Breton.

« Je m’interdis d’abandonner »

S’il a un mental d’acier, ce qu’il craint le plus, c’est la fatigue physique. « J’ai une douleur au genou depuis de nombreuses années ; espérons que ça tienne jusqu’à mon arrivée à Paris. Car ce que je voudrais, c’est terminé mon éco-aventure devant le ministère de l’Écologie. Et surtout, je m’interdis d’abandonner. » Ce qui le soulage a contrario, c’est que le plus dur est derrière lui. Lorsqu’il rejoignait la Principaut­é à la nage, il s’est retrouvé seul face à ses craintes. « Quand vous nagez au large de la Méditerran­ée forcément ça fait peur. Vous ne savez pas ce qu’il peut y avoir dans l’eau. Il y a eu cela et puis les bateaux et le jet ski. Même si je vais dormir probableme­nt dehors plusieurs nuits, j’ai l’esprit tranquille désormais. » Mercredi, en quittant Monaco, il s’est donné pour objectif de rejoindre Saint-Martin-du-Var. Jusqu’à Paris, il va parcourir environ 25 km par jour. La force, le courage et l’envie suffiront-ils ? Réponse dans quelques semaines. (Photo Yacht-club de Monaco / Mesi)

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Julien Moreau va parcourir environ  km par jour.
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