Marseille : la droite a choisi son poulain pour succéder à Gaudin
Son heure est sans doute venue. Le sénateur Les Républicains Bruno Gilles, 57 ans, s’est officiellement lancé ce jeudi dans la course à la mairie de Marseille. Son ambition : remplacer Jean-Claude Gaudin, qui occupe ce poste depuis 1995 et qui a affirmé qu’il ne serait pas candidat à un 5e mandat. Dans une lettre adressée aux Marseillais, il explique vouloir « lancer un large mouvement et porter les ambitions de Marseille pour les années à venir ». Dès sa candidature officialisée, les poids lourds de la droite locale ont réagi pour lui dégager le terrain jusqu’à l’hôtel de ville, au bord d’un vieux port où tant d’ambitions politiques se sont noyées par le passé. Dans un communiqué, Renaud Muselier, dont il est très proche, a estimé que la candidature de son ancien suppléant à l’Assemblée nationale « confirm(ait) que le débat sur les élections municipales de Marseille a(vait) commencé ». En profond désaccord avec le maire actuel sur sa gestion, le président de la région a précisé « attendre que nous dressions l’inventaire des mandats précédents avec lucidité et clarté afin de pouvoir se projeter dans l’avenir ». Longtemps maires des 4e et 5e arrondissements de la ville, Bruno Gilles, sans être sur cette ligne très critique, marque lui aussi sa différence en « regardant notre action » passée « sans complaisance ».
Gaudin : « Je le soutiendrai »
Visiblement, Jean-Claude Gaudin ne lui en tient pas rigueur. Depuis l’étranger, il a déclaré : « Bien entendu, je le soutiendrai dans cette démarche », ajoutant que «la priorité d’aujourd’hui est l’élection de Martine Vassal à la tête de la Métropole AixMarseille-Provence ». Il fait référence à l’une des valeurs montantes de la droite provençale, actuellement présidente du Département. Cette dernière a reconnu, sur Facebook, une « légitimité » à Bruno Gilles, « pour engager cette réflexion », glissant dans la foulée ce commentaire : « Ensemble et le moment venu, nous devrons proposer un nouveau projet municipal qui s’appuiera sur le bilan de Jean-Claude Gaudin et de son équipe » , manière de dire qu’elle ne lui sert pas les clés de Marseille sur un coussin de velours. La droite marseillaise connaît ses vieux démons. D’où cette dernière phrase de Martine Vassal : « Divisés, la droite républicaine et le centre perdront (...) face à Jean-Luc Mélenchon et l’extrême-gauche, un véritable danger pour Marseille ». Sans oublier un Rassemblement national prêt à en découdre. Stéphane Ravier, sénateur des quartiers nord, a déjà fait acte de candidature.