L’agence mentonnaise du Crédit municipal inaugurée
L’antenne de l’établissement niçois a ouvert en début d’année. Mais ce n’est qu’hier qu’elle a été officiellement présentée, en tant qu’outil pour venir en aide aux personnes en difficulté
C’est une banque pas comme les autres. Un établissement où l’on peut obtenir un crédit, certes, mais pas dans les conditions restrictives habituelles. Car le Crédit municipal, tantôt appelé « Ma Tante », « Mont-de-piété » ou plus vulgairement « Le Clou », affiche clairement sa vocation sociale, via sa principale activité : le prêt sur gage. C’est naturellement dans cette visée solidaire qu’une nouvelle agence a ouvert en début d’année à Menton, avenue de Verdun. Au terme de quelques années d’atermoiements – dont le point final a été mis hier, avec l’inauguration officielle du lieu.
Social… et politique
« Le projet a pris un peu de temps à se réaliser, reconnaît Jean Daumas, le directeur général du Crédit municipal de Nice – dont l’agence mentonnaise est une antenne. Il fallait que tout soit parfait. Ouvrir une agence est chose rare. Les chiffres sont parlants : il y a dix-huit Crédits municipaux en France, et une quarantaine d’agences. » Après être parvenu à rayonner à l’ouest, grâce à la création d’une antenne cannoise, ne manquait plus qu’une présence à l’est. Dans sa ville centre : Menton. «Tout ce qui relève de l’administration reste basé à Nice, souligne Jean Daumas. Les objets sont euxmêmes transférés là-bas pour des questions de sécurité. » Déjà bien fonctionnel, le Crédit municipal de Menton offre la possibilité aux plus démunis de se refaire une santé économique en très peu de temps. En cela, il se distingue clairement du système bancaire traditionnel, réservé à ceux disposant de bons revenus. Et permet de lutter au mieux contre l’exclusion financière. Voire contre l’exclusion – tout court. « Le social est l’âme même du Crédit municipal, qui a toujours été un organisme tourné vers les plus démunis, et a toujours cherché à inventer de nouvelles formes de crédits, assure la vice-présidente du conseil d’orientation et de surveillance, Micheline Baus. Si l’agence de Menton pouvait parler, elle nous dirait : “Vous avez des bijoux ou des objets de valeur ? Alors vous obtiendrez un prêt sans condition de ressources.” Nul n’est à l’abri. Le quotidien nous oblige parfois à nous séparer d’objets auxquels on tient pour améliorer notre qualité de vie… » Les épilogues sont cela dit rassurants: 90 % des objets déposés au Crédit municipal retrouvent en moyenne leur propriétaire. « N’hésitez pas à franchir le seuil de l’agence. Vous y serez accueillis par des gens de coeur », résume l’élue niçoise. Pour le maire de Menton – et président de la Carf – Jean-Claude Guibal, la nécessité de venir en aide aux personnes en difficulté relevait également du bon sens. « Dans ces temps difficiles, ils sont de plus en plus nombreux, note-til. On parle beaucoup des GAFA, moins de ceux qui peinent à boucler (Photos J.-F. Ottonello) leurs budgets familiaux. Ceux qui vivent quasiment au jour le jour. On se rend compte que quand on ajuste le tarif des crèches ou du bus, à 10 centimes près, on peut faire basculer un équilibre budgétaire. Surtout pour les familles monoparentales », développe le maire, contrit. Néanmoins satisfait que pour tous ces citoyens, une aide « rapide et sans procédure particulière » soit désormais proposée. Même si derrière cet intérêt social se cache un volet politique. Que Jean-Claude Guibal ne manque pas de clarifier. « Coopérer avec la ville de Nice obtenir qu’elle rende un service à notre bassin de