Danse avec les stars… du tango
Le Festival «Menton, ma ville est tango» a débuté hier et se poursuit jusqu’à demain soir. Tous les après-midi, des danseurs – de renommée internationale – animent des cours au Palais de l’Europe
Abrazo, ocho adelante, ocho atras… Pas évident de respecter les enchaînements cadencés et précis des brillants professeurs du jour. Hier, des danseurs de tango – mondialement connus – ont donné des cours à l’occasion du Festival qui se poursuit à Menton jusqu’à demain soir (lire par ailleurs). « L’idée est de faire découvrir une danse d’improvisation à la fois complexe et très poétique. Pour cela, nous proposons des leçons animées par des artistes à la fois reconnus et très pédagogues », résume Bernadette Onnis, programmatrice et créatrice du Festival en partenariat avec la municipalité. Débutant, intermédiaire ou avancé… quel que soit le niveau, tous les danseurs sont les bienvenus dans la vaste salle lumineuse du Palais de l’Europe. « Il y a peu de festivals de tango dans le secteur et c’est une chance de pouvoir rencontrer des artistes d’un tel niveau », témoignent à deux voix Suzanne McKeon et Lorenzo Mengon. Respectivement originaires d’Irlande et d’Italie, les deux apprentis danseurs font la connaissance – en anglais – de Rodrigo Rufino et Gisela Passi. Le couple argentin vient pour la toute première fois à Menton. Et juste avant d’entrer en piste – tasse à maté à la main – les deux artistes évoquent leur amour inconditionnel pour le tango. « Pour nous, il est très important de transmettre cette danse qui fait partie de nous. C’est une façon de ne pas couper le lien avec notre pays. » France, Espagne, Allemagne, Suisse, Pologne, Lettonie, Bulgarie, ÉtatsUnis, Liban… Rodrigo et Gisela, âgés de 39 et 38 ans, parcourent le monde pour transmettre leur savoir-faire lors de spectacles, festivals ou conférences. « Nous sommes fiers de voir que l’Europe, et plus particulièrement la France, a une vraie fascination pour le tango et que l’engouement ne faiblit pas. »
« Faire perdurer un tango authentique et traditionnel »
Dans leur enfance, le duo a connu l’âge d’or des milongas dans les années 90 en Argentine. « Dans ma famille, on écoutait de la musique tango. Puis, j’ai commencé à danser », témoigne Rodrigo. Très vite, le jeune artiste réalise ses premières démonstrations et il participe à une tournée professionnelle au Japon à seulement 18 ans ! Puis, Rodrigo entreprend un projet professionnel à Paris et allie son style à celui de son amie d’enfance de Buenos Aires, Gisela Passi. « J’ai découvert le tango à l’âge de 16 ans aux côtés de Rodrigo. Puis, j’ai décidé d’y consacrer ma vie. Nous voulons faire perdurer un tango authentique et traditionnel. Avec nos élèves, nous aimons évoquer les aspects sociaux et historiques liés à cette danse. » Quelques minutes après le cours de Gisela et Rodrigo, deux autres professeurs font leur entrée. Ce jour-là, Céline Ruiz et Jérémy Braitbart partagent leur savoir-faire auprès pour les élèves confirmés. Les deux Français sillonnent l’Europe – de l’Italie à Bruxelles en passant par l’Allemagne, la Pologne et la Roumanie – pour enseigner leur art. « Cette danse me fascine pour le rapport très fort qui lie les partenaires. C’est un instant unique où l’on peut tenir quelqu’un dans ses bras », confie Jérémy. Les deux couples de « tangueros » animeront des cours cet après-midi et demain au Palais de l’Europe. Ils montreront également toute l’étendue de leur talent à l’occasion des soirées « milongas ». Là où la mélancolie de l’âme pourra s’exprimer.