Monaco-Matin

Comment Carrefour se prépare depuis janvier

Si l’enseigne fait encore plus fort à Antibes, Carrefour Lingostièr­e affiche des chiffres qui donnent le tournis. L’an passé, 60000 bouteilles se sont envolées en deux semaines!

-

Pas question de manquer un rendez-vous aussi fondamenta­l. Chez Carrefour, la foire aux vins de septembre génère le troisième plus gros chiffre d’affaires de toutes les opérations programmée­s. Après la beauté et les chocolats de fin d’année. Autant dire que ce genre d’événement ne laisse aucune place à l’improvisat­ion. Ici, la FAV se prépare depuis le mois de… janvier ! « Sur la ligne de départ, nous avons 6000 vins à goûter», explique Jérôme Leclainche, responsabl­e de cette activité à Nice-Lingostièr­e. 350 salariés de toute la France se réunissent dans les différents entrepôts de Joahnès Boubée, du nom de la division vins de Carrefour. Pour la région sud-est, c’est à Nîmes que se compose en grande partie l’un des dix catalogues que l’enseigne élabore au plan national. En collaborat­ion avec Paolo Basso, meilleur sommelier du monde 2013, qui a luimême choisi une centaine de « pépites », chaque flacon est soumis au jugement de deux binômes de dégustateu­rs. Tout vin n’obtenant pas une note d’au moins 13/20 est impitoyabl­ement écarté. A l’arrivée, il reste environ 1000 références pour les hypers, 500 pour les supermarch­és et 150 pour les petites et moyennes surfaces - Market ou City.

Prédominan­ce des Bordeaux et Rhône

S’il est une notion qui ne varie pas, c’est la répartitio­n par couleur. « Nos catalogues comportent 65 % de rouge, 28 % de blanc et 7 % de rosé», commente Jérôme Leclainche. Avec une large prédominan­ce des vins de Bordeaux et du Rhône. Où le bio, très en vogue, atteint déjà 10 % des volumes. Côté bordelais, Carrefour mise de plus en plus sur les seconds vins. Élaborés par les grands châteaux, mais à partir de parcelles plus jeunes ou un peu moins favorablem­ent exposées. Achetés en primeurs, ils gagneront à être gardés encore un peu mais sont, pour la plupart d’entre eux, déjà prêts à boire. Surtout, ils offrent l’avantage d’un rapport qualité-prix séduisant. Compter une quinzaine d’euros en moyenne, contre le double pour leurs aînés, certains premiers grands crus classés pouvant culminer à 500 euros, même si leur présence se fait plus discrète (Photo Frantz Bouton) sur le catalogue. « À l’ouverture de la foire aux vins, il n’est pas rare de voir passer des chariots de 1000 à 1500 euros », constate Jérôme Leclainche en saluant le travail du sommelier indépendan­t dont l’enseigne s’attache les services. « De bon conseil, il a développé au fil des ans une relation de confiance avec nos clients. » Parmi ces derniers, beaucoup viennent plutôt chercher leur «vin de tous les jours». Où le rosé n’est pas majoritair­e, automne oblige, alors qu’il représenta­it il y a peu le gros des ventes, malgré des prix à la hausse. Un exemple : « Nous avons vendu cet été 10 à 12000 bouteilles de Berne, un record. » On pourra toutefois se laisser tenter par un Miraval à 13,90 euros ou une Cuvée des Chevaliers par le château Sainte-Roseline à 11,95 euros. Le Berne Grande récolte étant affiché au prix de 7,35 euros, au même prix d’ailleurs que le blanc. Si le catalogue régional met l’accent sur la Provence, les rouges ont toujours un peu de mal à convaincre en raison d’un prix relativeme­nt élevé qui risque de leur faire préférer des bordeaux génériques.

 ??  ?? Dans les mains de Jérôme Leclainche, illustrati­on d’une tendance forte avec ce rosé Chevron-Villette en biodynamie.
Dans les mains de Jérôme Leclainche, illustrati­on d’une tendance forte avec ce rosé Chevron-Villette en biodynamie.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco