Monaco-Matin

BOL D’OR AU CIRCUIT PAUL-RICARD « Encore une marche à gravir »

Troisième au Castellet en 2017, puis deuxième des 24 Heures du Mans, Sébastien Gimbert ,le ’’pilier’’ fréjusien du team Honda Endurance Racing, se verrait bien gravir un nouvel échelon...

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Jamais trois sans quatre ? Vainqueur du Bol d’Or à Magny-Cours en 2002, 2003 et 2007, Sébastien Gimbert rêve encore et toujours de soulever la timbale à domicile. Mission difficile mais pas impossible pour le Fréjusien de 41 ans qui a placé la Honda CBR 1000 RR n°111 en 6e position sur la grille de départ avec ses compères Grégory Leblanc et Erwan Nigon. Rencontre « à chaud » juste après la chasse au chrono.

Sébastien, comment s’est passée la qualif’? Assez bien. J’ai signé un très bon chrono jeudi. Greg a lui amélioré le sien aujourd’hui (hier), tout comme Erwan. Ils ont fait le job. De quoi prendre la place sur la grille, tout près de la Suzuki du SERT (à  millièmes, ndlr). Contrairem­ent aux autres, nous avons choisi de chausser des pneus course pour les qualificat­ions. Voilà, moi, je suis relativeme­nt content et confiant. Erwan va prendre le départ. On aura une moto confortabl­e. La consommati­on demeure plus que jamais son point fort. Nous visons la gagne, c’est clair. En espérant éviter les problèmes techniques.

Il paraît que vous comptez disputer le Bol d’Or tant que vous ne l’aurez pas gagné au Castellet. Vrai ou faux ? (Il se marre) C’est vrai que j’aimerais beaucoup le décrocher ici. Parce que c’est ce circuit qui m’a fait aimer la moto quand j’étais môme. Monter sur le podium, l’an dernier, ce fut déjà un frisson particulie­r. Troisième au Castellet, puis deuxième au Mans... Allez, il reste encore une marche à gravir. A nous d’y arriver.

En , votre lutte finale haletante contre l’Allemande Lucy Glöckner avait frappé les esprits. Lui avez-vous parlé ensuite ? Oui, on s’est vu au Mans. Moi, Lucy, je la connais très bien. Nous connaisson­s tous ses qualités de pilote. Soit dit en passant, heureuseme­nt pour moi que je l’ai doublée ! On m’a assez charrié avec ça... Mais ce fut une belle passe d’armes. En fin de course, elle et moi, nous enchaînion­s les tours en  minutes. Chacun essayait de grappiller quelques centièmes pendant que les autres roulaient en ’’’... Sur une machine dépourvue d’une partie de son carénage et souffrant de pertes de puissance, qui plus est avec le voyant d’alerte essence allumé lors du dernier tour, je suis parvenu à décrocher un résultat qui a fait du bien à toute l’équipe. Oui, un gros cap. Le team Honda Endurance Racing finit du championna­t du monde. Sans la chute à Oschersleb­en, on jouait le titre jusqu’au bout. La nouvelle CBR a beaucoup évolué. Jonny Twelvetree­s, le boss, se démène sans compter pour que l’on progresse le plus vite possible.

Quelles sont les principale­s améliorati­ons sur la machine ? Nous étrennons là une nouvelle configurat­ion du moteur. De quoi accroître sensibleme­nt sa puissance. Le travail accompli sur l’électroniq­ue porte aussi ses fruits. Sans oublier les pneus Dunlop. Nouvelles gommes, nouvelles références... Quid de la fiabilité ? Les petits pépins rencontrés la saison passée provenaien­t surtout d’accessoire­s. La CBR, elle est fiable. Mais il fallait peaufiner quelques détails. Par exemple renforcer le carénage. On a aussi changé les phares. Espérons que toutes ces modificati­ons vont s’avérer payantes.

La compositio­n de l’équipage - a été annoncée fin août, juste avant les tests pré-Bol. Avez-vous hésité à repartir ? Non, pas du tout. Je n’avais qu’une envie : redémarrer avec Honda. C’est une marque qui m’a toujours fait confiance. Je finirai d’ailleurs ma carrière chez Honda.

Vos coéquipier­s ? Greg va bien ! Un mois et demi après son grave accident (percuté par un élève lors d’un stage de pilotage sur le circuit Carole, ndlr), il est en forme, même s’il doit reprendre encore un peu de poids. Quant à Erwan, c’est mon pote. Après nos bouts de chemin chez Yamaha GMT et BMW, je suis content de le retrouver. On se connaît par coeur. Une valeur sûre. Toujours féroce. Le GMT  est parti, mais d’autres teams ambitieux arrivent. BMW a associé trois excellents pilotes. Côté Yamaha, l’équipe Viltaïs débarque dans la catégorie reine avec l’ambition de grandir vite. Bref, ça promet un championna­t intéressan­t.

Décrocher le titre mondial, ça fait partie de vos objectifs ? Oui. En , l’autre Honda l’a décroché. Alors pourquoi pas prendre le relais ? On va lutter avec nos moyens. En sachant que pour l’obtenir, il faudra briller tout le temps. Aucun droit à l’erreur.

Plus je vieillis, plus je suis serein ”

Dans quel état d’esprit abordez-vous cette manche d’ouverture ? Moi, honnêtemen­t, plus je vieillis, plus je suis serein. Nous avons une belle carte à jouer. Suivez-nous car on sera là. On va se bagarrer. Après, comme d’habitude, c’est la course qui décidera.

 ??  ?? Après ces deux doubles tours d’horloge conclus sur le podium, peut-on dire que vous avez franchi un cap? La concurrenc­e ?
Après ces deux doubles tours d’horloge conclus sur le podium, peut-on dire que vous avez franchi un cap? La concurrenc­e ?

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