Braquage à La Trinité : le coup de gueule du pharmacien
Jean-Jacques Karsenty a été braqué hier par un individu armé d’un couteau. L’agresseur est activement recherché. En 2012, déjà, l’apothicaire avait été menacé d’un hachoir
Ça commence à bien faire ! » Colère de Jean-Jacques Karsenty, hier soir. Pharmacien à La Trinité, il nous a confié son exaspération, teintée d’émotion. Vers 16 h 30, un homme encagoulé et armé d’un couteau a fait irruption dans la Pharmacie de La Trinité. « Il a demandé la caisse plusieurs fois, avec insistance, j’ai refusé », témoigne-t-il, encore sous le choc. Il se trouvait seul avec une employée au moment du braquage. Son sang-froid a malgré tout pris de court l’assaillant qui a tourné les talons.
Le braqueur en fuite
L’homme a pris la fuite, direction l’hypermarché Auchan. Prévenus par les responsables de la pharmacie, les gendarmes de la brigade de la Trinité, des hommes du peloton d’intervention, et la brigade cynophile, se sont mis sur ses traces. La police municipale a pris part aux opérations. Hier soir, l’homme n’avait pas été retrouvé. Le dispositif a été levé en fin d’après-midi. Une enquête a été ouverte, elle est confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie. Ses hommes ont déjà commencé à entendre les témoins de la scène. Ils devraient exploiter dans les heures qui viennent les éventuelles preuves scientifiques. Ils pourront également s’appuyer sur les enregistrements des caméras de vidéo surveillance, saisis pour les besoins de l’enquête.
Un pharmacien sous le choc
Jean-Jacques Karsenty, qui était hier soir encore, interrogé par la gendarmerie, pousse un coup de gueule. « J’ai déjà été braqué. Ça commence à bien faire ! Je n’ai pas voulu me laisser faire, mais un homme armé face à vous, ça fait peur.» En 2012, Jean-Jacques Karsenty avait été victime d’une agression similaire. Un individu, le dépassant de deux têtes, avait fait irruption dans l’officine. Il brandissait dans la main une feuille de boucher. Une arme de taille respectable, extrêmement dangereuse. Le pharmacien, craignant d’être blessé, avait alors obtempéré. « Je lui ai remis environ 500 euros qui se trouvaient en caisse, avant de le voir prendre la fuite en direction de Nice. Et c’est à ce moment-là que je me suis lancé à sa poursuite en criant au voleur », témoignait-il à l’époque dans Nice-Matin. Avec beaucoup de courage, le pharmacien avait pris l’homme en chasse. Aidé d’un passant, qui avait entendu ses harangues, il avait sauté sur le paletot du braqueur. Mêlée, confusion. Le voleur avait réussi à s’enfuir abandonnant toutefois lunettes, casquette et arme. Le passant, un brancardier, sera blessé à la main. L’agresseur avait été interpellé peu après. Hier, Jean-Paul Dalmasso, le maire de la Trinité, s’est rendu sur les lieux. « Je peux comprendre l’émotion de M. Karsenty, qui a déjà été victime d’un braquage, et celle des personnes qui s’y trouvaient », a-til commenté. « C’est pour cela que je suis venu. Pour leur témoigner mon soutien. » Jean-Pierre Dalmasso souligne toutefois qu’il s’agit d’un fait isolé, «difficile à anticiper». Il affirme que le plan sécuritaire mis en place sous sa mandature a permis de « faire obstacle » aux braquages, évoquant un effet « dissuasif ». « Malheureusement, on ne peut pas tout empêcher. Mais nos services se mettent à disposition de la gendarmerie pour permettre, je le souhaite ardemment, de résoudre rapidement cette affaire. »